Dans la nuit du 16 au 17 juillet 2020, un groupe de bandits armés prend position dans une rue de Kalaban coura. Une opération criminelle qui conduira au braquage d’une pharmacie ainsi qu’à la mort de son propriétaire, le Dr Abdrahamane Kodio. Plus tôt, les bandits, dont l’enquête révélera qu’ils sont au nombre de cinq, organisés et bien armés, avait tué un chauffeur de taxi. Toutes les unités de police seront mobilisées et trois des cinq suspects seront par la suite arrêtés. Plus de deux mois après ce sinistre soir, où en est l’enquête ?
La vidéo du braquage ayant conduira à la mort du Dr Abdrahamane Kodio avait suscité émoi et indignation. Largement partagée sur les réseaux sociaux? Elle avait au départ compliqué la tâche des policiers, confie Moussé M’Baye, commissaire adjoint du 17ème arrondissement, dont les services ont procédé à l’interpellation de trois suspects. « Des rumeurs circulaient, disant que des suspects avaient été interpellés, du coup les véritables coupables avaient eu écho de l’enquête et pris des dispositions pour échapper à la police », explique-t-il.
En dépit de cela, le commissaire adjoint M’Baye et ses hommes interpellent un premier suspect trois jours après les faits. Boubacar Keita dit « Floh » est arrêté le 20 juillet à Sébénikoro, grâce à la stratégie de police de proximité, qui promeut une franche collaboration entre la police et la population. À travers Keita, les autres membres du réseau sont identifiés. Ils sont décrits comme des multirécidivistes qui se sont connus en prison et ont créé un gang de malfaiteurs. Un second suspect; Assoumane Sissoko « Kayésien » est appréhendé le lendemain, avec le téléphone du défunt en sa possession. Un troisième homme est interpellé à Bougouni, toujours par le commissariat du 17ème arrondissement, qui avait demandé un ordre de mission pour pouvoir y agir.
Traque en cours
Les trois suspects interpellés sont depuis à la Maison centrale d’arrêt de Bamako et le dossier est à la disposition du procureur du tribunal de la Commune II. Son instruction est toujours en cours. Les recherches se poursuivent pour arrêter les deux autres membres du gang, qui auraient quitté le pays, un Guinéen qui se nommerait Kaba et un certain Minta. Le commissaire s’est gardé de tout commentaire sur cette traque, pour ne pas « entraver l’enquête ». Certaines informations les situent dans des pays voisins du Mali. Le commissaire adjoint assure que l’enquête est en bonne voie. « Nous pourrons bientôt leur mettre la main dessus », conclut-il.
Mariam Camara
Journal du Mali