Alors que se tenait à Bamako, le Sommet Afrique-France dont une des images marquantes reste celle des deux présidents malien et français inséparables, se tenant les mains et jouant à tu et à toi, devant le Palais de justice à Paris, l’association des amis de Ghislaine et Claude, Reporter sans Frontières et la société des journalistes de RFI s’étaient réunis pour interpeller François Hollande. C’est au Mali, à Kidal, que nos deux confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été assassinés le 2 novembre 2013. Ils réclament que la lumière soit faite et la justice rendue dans cette affaire, car trois ans plus tard, l’enquête ne progresse que très lentement : aucun responsable n’a pu être capturé et les circonstances de leur enlèvement demeurent très floues.
Trois ans déjà depuis l’assassinat de nos confrères. Les proches, les collègues, la famille, réclament encore justice, et l’interrogation de tous les témoins, pour certains abattus lors d’opérations militaires. Pierre Firtion de la société des journalistes de RFI : « C’est en appréhendant et en arrêtant les ravisseurs et les commanditaires que l’on parviendra à comprendre ce qui s’est passé, et on essayera de faire notre deuil, pour les familles et les collègues de Claude et Ghislaine, on doit savoir ce qui s’est passé. Et ce n’est pas en neutralisant les gens qui sont suspectés d’être impliqués dans le dossier que l’on y arrivera ». Le 2 novembre a été déclaré « Journée mondiale pour la fin de l’impunité des crimes contre les journalistes ». Mais beaucoup reste à faire, explique Christophe Deloire de Reporter sans Frontières : «Malheureusement, aujourd’hui dans le monde, plus de 90% des assassinats de journalistes ne font jamais l’objet de poursuites. François Hollande a un rôle à jouer, d’abord parce que comme il l’a raconté à des journalistes, manifestement il en sait beaucoup lui-même, par les informations qui lui ont été communiquées par l’appareil d’Etat, sur ce qu’il s’est passé à Kidal, là même où les deux journalistes ont été tués ». Tous ont appelé le chef de l’Etat français à saisir l‘occasion du sommet de Bamako pour faire enfin la lumière sur ce drame. Mais, il n’en a rien été. Ni le Président malien IBK ni Hollande n’en ont pipé mot.