Boubou Cissé, un des leaders de la communauté peule, a été tué « à bout portant par des individus armés non identifiés 19 mars vers 19 heures par deux assaillants dont l’identité est inconnue. Président du marché à bétails de Niamana, il rentrait chez lui en voiture quand deux individus armés à bord d’une moto l’interceptent et tirent sur lui. Selon le témoignage recueilli auprès de son chauffeur, cet assassinat a tout l’air d’un règlement de comptes et d’un acte commandité. Et pour cause, après trois coups de feu, les bourreaux de son patron, selon son récit, sont descendus pour prendre la photo de leur victime tout baignant dans le sang. On se rappelle, par ailleurs, que cette personnalité très influente de la communauté peule faisait précédemment l’objet d’un kidnapping en octobre dernier, dans la foulée de protestations contre la fermeture des marchés à bétail. Ses ravisseurs l’avaient retenu en son temps plusieurs jours avant de le libérer sous la pression populaire de sa communauté. Celle-ci, a travers notamment l’association Tabital Bamtaare Pulaaku-Mali, est davantage indignée par le nouvel épisode dramatique de la semaine dernière et exige l’ouverture d’une enquête pour traquer et traduire devant les tribunaux les auteurs et commanditaires. Dans un communiqué en date du 20 mars, l’association dirigée par Sékou Mamadou Barry, tout en condamnant ce qu’elle qualifie de « crime odieux » digne d’une autre époque, donne d’ores et déjà des indices que la justice pourrait exploiter pour les besoins d’une éventuelle enquête. En effet, selon le contenu du communiqué, « de nombreux audio et vidéos, dont certains émanent de la famille du défunt, circulent sur les réseaux sociaux et citent nommément des individus susceptibles d’être mêlés dans la commission de cet acte crapuleux».
Toujours selon Tabital Bamtaare Pulaaku-Mali, le défunt, suite à son enlèvement en octobre 2024 par des hommes armés puis sa libération deux jours plus tard, « a publiquement accusé des personnes comme étant les commanditaires de son enlèvement ». Le nom de l’une des personnes citées est revenu plusieurs fois dans la commission d’autres actes similaires», précise la plus haute instance peule sans plus de détails sur l’identité de la personne. Tout en rendant hommage à un homme engagé en faveur de la paix et la réconciliation, Tabital Bamtaare Pulaaku-Mali s’est déterminée et mobilisée jusqu’à ce que justice soit rendue. En attendant, la victime a été accompagnée à sa dernière demeure, vendredi après-midi, par une foule de parents et d’admirateurs inconsolables.
Amidou Keita
Source: Le Témoin