Le coup d’état manqué en Turquie aura des conséquences à venir sur les dispositions politiques que le président Recep Tayyip Erdogan pourrait durcir. Une traque aux opposants au sein des institutions turques, de l’armée et du mouvement Gülen se poursuit.
6000 personnes environ du milieu judiciaire et militaire ont été arrêtées dont plus d’une centaine de généraux et amiraux turcs placés en garde à vue, ainsi que 8000 policiers ont été suspendus ce week-end dans le cadre de l’enquête sur le putsch manqué de la nuit de vendredi à samedi.
Selon l’agence, qui dresse une liste détaillée de leurs noms, ces officiers supérieurs proviennent de l’armée de l’air, de terre, de la marine et des quatre coins du pays.
Ils sont soupçonnés d’avoir pris part au putsch raté qui s’est déroulé dans la nuit de vendredi et a fait au moins 290 morts.
Parmi eux figure l’ancien chef de l’armée de l’air, le général Akin Oztürk, soupçonné d’être l’un des meneurs de la tentative de coup d’Etat.
Durcissement du régime turc
Le président turc Recep Tayyip Erdogan durcit le ton et a promis que les institutions de l’Etats seront purgées du »virus » qui a causé la tentative de coup d’Etat.
M. Erdogan a qualifié cette tentative de coup d’Etat d' »acte de trahison », prouvant qu’une purge au sein de l’armée est nécessaire ».
M. Erdogan a évoqué dimanche un possible rétablissement de la peine de mort.
Le mouvement Gülen soupçonné
Les autorités turques multiplient les coups de filet, arrêtant militaires et magistrats soupçonnés d’être proches du prédicateur Fethullah Gülen, un ex-allié du président Recep Tayyip Erdogan, exilé aux Etats-Unis, qui l’accuse d’être l’instigateur du putsch.
Les Etats-Unis vont aider Ankara dans l’enquête sur le putsch déjoué en Turquie et invitent les autorités turques à livrer des preuves contre l’opposant Fethullah Gulen, accusé de l’avoir fomenté, a annoncé samedi le secrétaire d’Etat américain John Kerry.
Inquiétude de la communauté internationale
La communauté internationale a mis en garde la Turquie contre la tentation d’une répression généralisée.
« Erdogan va utiliser le putsch pour étendre et renforcer son pouvoir au sein de l’Etat », a estimé Norbert Röttgen, président allemand de la commission parlementaire des affaires étrangères au Bundestag, dans un entretien au journal Die Welt.
Si Erdogan utilise ce putsch manqué « pour limiter les droits constitutionnels, alors les négociations d’adhésion (à l’UE) seront compliquées, voire impossibles », a prévenu dans le quotidien des affaires, Handelsblatt, Elmar Brok, président allemand de la commission des affaires étrangères au Parlement européen.
Source: BBC Afrique