En effet, nous sommes 22 millions de Maliens venant d’horizons géographique et politique différents, avec des cultures différentes et forcément des visions différentes par rapport à ce qui se passe dans notre pays. Mais cela ne fait pas de nous des ennemis du Mali. De la discussion jaillit la lumière ! Vouloir faire taire toutes les voix discordantes ou dissonantes nous conduira tout droit vers l’abîme. D’ailleurs, l’État du Mali n’a pas encore ce moyen. Si les autorités de la transition peuvent museler tous les Maliens, qu’elles commencent par les « rebelles » de l’Azawad.
Avant hier, lundi 17 janvier 2022, correspondait au 10èmeanniversaire de la première bataille de Ménaka, menée par les groupes armés du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) contre les FAMa. Cette date marque dans les annales de notre histoire récente le début de la « rébellion touarègue de 2012 ». C’est la première d’une série de batailles qui avait pour objectif de déloger l’armée malienne de plusieurs localités du Nord. Ils y sont parvenus et les auteurs ou commanditaires de cette « rébellion » contre l’État sont des Maliens. Pour se faire entendre au sein de la République en faisant valoir leurs revendications politiques d’autonomie ou d’indépendance, ces Maliens ont privilégié la voix des armes.
Ils sont représentés aujourd’hui au sein du Gouvernement du PM Choguel et ils continuent à contrôler la quasi-totalité du septentrion malien où ils organisent des défilés militaires auxquels participent les représentants officiels de l’État. Le dernier défilé militaire en date est celui organisé lors du congrès extraordinaire du Hcua, une des composantes de la CMA et du CSP auquel le Gouverneur de Kidal était présent. Sommes-nous vraiment dans le même Mali ?
En dehors du cas des « rebelles » de Kidal, récemment une plainte avait été déposée par la Codem et le Parena contre un activiste membre du CNT et des propos violents et subversifs avait été tenus lors d’un meeting du mouvement Yerewolo par un ancien député, appelant des Maliens à s’en prendre à d’autres Maliens à cause de leurs opinions politiques. Nous sommes des citoyens d’une même République, l’État doit être impartial. Est-ce vraiment le cas ? Autant le camarade Étienne Fakaba Sissoko doit répondre devant la justice de son pays s’il enfreint à la loi autant les activistes pro-Assimi et autres « rebelles » du Gouvernement de Choguel doivent répondre de leurs actes conformément à la constitution du 25 février 92. Une justice sélective et partisane ne fera qu’enfoncer le peu qui reste du Mali dans un chaos encore plus profond. Que Dieu nous en préserve ! Qu’Il inspire davantage les autorités politiques en charge de gérer la transition ! Amina Yarabi !
Sambou Sissoko
Source: Démocrate