Sa venue dans l’attelage gouvernemental n’a guère surpris. De par les nombreux défis qu’il a relevés en divers endroits, Arouna Modibo Touré est bien parti pour une belle carrière s’il ne se laisse pas contaminer par le vertige du pouvoir.
Le poste de ministre de l’Economie numérique et de la Communication est stratégique, car il a pour mission d’élaborer, entre autres, la stratégie nationale du secteur et veille au suivi de sa mise en œuvre, en prospectant les développements dans le domaine des technologies de l’information et de la communication et la préparation des plans appropriés dans le but d’assurer la veille technologique, l’accompagnement des mutations et l’exploitation des opportunités qu’elles offrent, et ce, par les différentes parties concernées.
Avec le troisième opérateur économique qui pointe à l’horizon, le désormais ancien PDG du PMU-Mali, de l’ANPE aura du pain sur la planche. Ce troisième opérateur longtemps annoncé fait l’objet de beaucoup de non-dits et ce ne sont pas les ministres sortants Choguel K. Maïga et Me Mountaga Tall qui diront le contraire. Le 3e opérateur, censé rentrer dans sa phase d’opérationnalisation depuis janvier 2016, tâtonne et on ne sait à quel niveau la situation se trouve.
Le nouveau ministre devra faire un update sur ce dossier qui n’a que trop duré. Or, tous sont unanimes pour dire que le marché malien de la téléphonie a longtemps été ralenti par le manque de concurrence. En effet, seuls deux opérateurs (la Société malienne des télécommunications Sotelma, filiale de Maroc Telecom et Orange-Mali) se partagent une population de plus de 16 millions de personnes, dans un des pays où le commerce et les échanges sont parmi les plus développés de la sous-région.
M.Touré est invité à apporter une solution et beaucoup fondent déjà espoir que le secteur des télécommunications du Mali pourrait s’enrichir d’un nouveau fournisseur de service.
De plus, le nouveau ministre hérite d’un environnement médiatique délétère. Un nombre restreint d’hommes de médias parlent au nom de toute une corporation sans s’inquiéter. La précarité se fait sentir dans le milieu de la presse privée et personne ne lève le petit doigt. L’indexation de l’aide à la presse au budget d’Etat est une préoccupation des hommes de médias. Le ministre Touré est aussi attendu sur cette question très importante pour les journalistes.
La tâche semble difficile mais pas impossible, car ayant marqué son empreinte à l’ANICT, à l’ANPE avant de révolutionner le PMU-Mali. Auparavant, il avait fait ses preuves en France. Un de ses proches le prédit à le dire : “Touré est un homme de principe, je pense qu’il en sortira la tête haute”.
Abdourahmane Doucouré