Le samedi 20 janvier 2018, le terrain de football de Magnambougou a servi de cadre pour le lancement des activités de la « Plateforme pour le Changement » à travers un meeting géant. Un mouvement politique et populaire porté par l’ancien ministre de l’Administration territoriale, le général de brigade, Moussa Sinko Coulibaly, qui a récemment démissionné de l’armée pour se lancer en politique. Lors de cette cérémonie, qui a mobilisé du grand monde, l’ancien bras droit du général Amadou Haya Sanogo, n’a pas fait de cadeau au régime d’IBK que la junte avait pourtant appelé à voter en 2013. Le général démissionnaire traite IBK et son régime de tous les noms d’oiseau et prédit sa débâcle à la prochaine présidentielle qui se tiendra dans sept petits mois. Sinko Coulibaly promet avec sa recette magique d’apporter du changement. Voici in extenso la retranscription de son adresse à la foule acquise à sa cause…
Très chers invités, bonjour à vous tous.
Aujourd’hui, nous avons choisi de venir ici pour porter le message du changement.
Le président Keïta et son équipe ne seront plus là au mois de septembre. Nous l’avons décidé, nous l’avons décidé et rien ne va nous empêcher de réunir tout le Mali.
C’est pourquoi cette après-midi, vous avez toutes les régions du Mali qui sont représentées ici.
Vous avez Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Taoudénit, Gao, Kidal, Ménaka, bref vous avez tout le Mali ici.
Aujourd’hui, c’est une grande fête, c’est un jour historique dans l’histoire du Mali.
Avant d’aller loin, je demande à tout le monde d’observer un moment de silence à la mémoire de toutes les victimes maliennes et étrangères dans la crise malienne… Ce moment de silence était aussi à la mémoire de toutes les victimes du régime Ibrahim Boubacar Keïta.
On peut se rappeler que ce régime a laissé mourir des centaines de malien pendant 45 jours. Ce régime a laissé les hôpitaux fermés car eux n’ont pas besoin de se soigner ici au Mali.
Toute cette période-là, les hôpitaux pouvaient rester fermés car eux et leurs enfants se soignent ailleurs.
Les jeunes qui sont ici, ont toute sorte de difficulté pour aller à l’école. L’école a été transformée en champ de bataille.
Pendant les quatre ans de règne de IBK, les enfants de Koro ne vont pas à l’école, les enfants de Ténenkou ne vont plus à l’école depuis 4 ans.
Même ici, à Bamako l’école n’est plus que l’ombre d’elle-même.
La Santé et l’Education ne sont pas les soucis de ce régime. Les seuls soucis de ce régime sont de savoir comment surfacturer un avion et de pouvoir voyager. Vous ne saurez jamais à combien cet avion a été acheté.
Quand, il a eu cet avion, le seul pays qu’il devrait visiter et qu’il n’a pas visité, c’est le Mali.
Il a fait le tour du monde mais il n’a pas été à l’intérieur du Mali (Ségou, Sikasso, Kayes, Kidal, Taoudenit…) ce n’est pas son souci.
On a parlé de sécurité dans ce pays. Tout ce qu’on a eu, c’est de vider les caisses de l’Etat sous prétexte de payer les armements. Tout a été surfacturé.
Le monde paysan qui voté massivement pour élire le président a eu comme récompense, après avoir payé de l’argent, on leur a donné de l’engrais piraté à la place des bons produits.
Ce qui fait qu’aujourd’hui nos paysans sont devenus des mendiants.
Nos commerçants détaillants qui se lèvent tôt le matin, leur récompense a été les kiosques cassés et débarrassés.
En ce jour, notre combat est un combat noble et utile et nous nous arrêterons seulement au mois de juillet quand nous aurons Koulouba.
Dans ce pays, il n’y a pas de justice pour le peuple, mais pour la famille, les amis, les proches, les bons criminels et même pour les terroristes.
Nous voulons une égalité de tout le monde devant la justice.
Nous aurons tout vu sous ce régime.
Le gouvernement est incapable de mettre en œuvre les accords signés.
Il est difficile de vivre au Mali et il est impossible de s’afficher Malien à l’extérieur.
Nous avons été suspendus des institutions internationales parce que, nous n’arrivons pas à assumer nos obligations envers ses institutions. Beaucoup de gens se demandent si nous nous ne sommes pas trompés en 2013. Nous avons été trahis par ce régime.
Aujourd’hui, nous allons reconstruire ce pays et unir ses fils en apportant la paix et la sécurité. Les moyens sont justes. C’est l’Union de tout le monde ici.
On ne fera pas de distinction entre les communautés, ethnies et secteurs, associations et partis politiques.
Nous invitons tous les Maliens qui veulent la paix, la sécurité, l’éducation, à rejoindre ce mouvement « Plateforme pour le changement ».
Il n’y aura pas de militant de la première heure ou de la 25ième. Tout le monde sera traité au même pied d’égalité.
Nous avons la solution. Nous mettrons le processus de paix en marche ensemble et nous formerons nos militaires mal formés pour pouvoir dormir tranquille.
Nous voulons que nos enfants aillent à l’école en permettant à nos industriels de travailler sans chantage et ni intimidation.
Le Mali a besoin de vous qui êtes ici et le changement commence aujourd’hui.
La chose que je vais vous demander aujourd’hui est de faire partir l’équipe qui est là.
Cette équipe a échoué. Nous avons dit au président de se réveiller car, il n’a jamais été la solution de ce pays. Ce que nous vous demandons, c’est juste 5 mois de patience. C’est-à-dire juste avant les élections car on a déjà fait 4 ans sur ce rythme donc 5 mois encore ne sera pas de trop.
Le seul choix que nous laisserons au président de la république est de démissionner ou de ne pas se représenter en 2018 comme candidat.
Je vous remercie.
Ben Abdoulaye et HKB
L’Enquêteur- Mali