Un Nigérian, condamné à mort pour le meurtre d’un policier, a été décapité au sabre dimanche 29 juin, dans la ville de Taëf, au sud-ouest de Riyad, selon le ministère saoudien de l’intérieur. Il s’agit de la 95e exécution en Arabie saoudite depuis le début de l’année, selon un décompte de l’AFP.
Le supplicié, Fahd Houssaoui, a été reconnu coupable d’avoir « étranglé et cogné plusieurs fois la tête d’un policier saoudien contre le sol » jusqu’à le tuer, a déclaré le ministère dans un communiqué publié par l’agence SPA.
L’organisation non gouvernementale Amnesty International s’est inquiétée, vendredi, de la hausse du nombre d’exécutions en Arabie saoudite. Si elles se poursuivent au même rythme, « l’Arabie saoudite aura mis à mort plus de cent personnes au cours des six premiers mois de cette année », a prévenu l’ONG de défense des droits des humains basée à Londres.
Interprétation rigoriste de la charia
« Les exécutions en Arabie saoudite augmentent de façon spectaculaire depuis deux ans et cette tendance épouvantable ne montre aucun signe de ralentissement », a déclaré James Lynch, directeur adjoint d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Le 2 janvier, 47 personnes avaient été exécutées en une seule journée pour« terrorisme », dont le dignitaire et opposant chiite saoudien Nimr Al-Nimr. Sa mise à mort avait provoqué une crise avec l’Iran.
En 2015, 153 personnes ont été exécutées en Arabie saoudite, un niveau inégalé depuis vingt ans dans ce royaume ultra conservateur régi par une interprétation rigoriste de la loi islamique (charia).
Les autorités saoudiennes invoquent la dissuasion pour justifier la peine de mort, appliquée dans des affaires de terrorisme, de meurtre, de viol, de vol à main armée et de trafic de drogue.
Source : LeMonde