Les entreprises nationales et autres soumissionnaires aux marchés publics battaient de l’aile à cause des dettes faramineuses que l’Etat leur doit. Mais c’est aujourd’hui le bout du tunnel pour bon nombre d’entre elles. Le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, a pris la décision d’éponger la dette intérieure. Une enveloppe de 103 milliards de F CFA a été mobilisée à cet effet. Toutes les factures de 2018 en souffrance ont été payées.
La bonne nouvelle en direction des opérateurs économiques est dans le tuyau depuis quelques semaines. Le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, a désormais compris le cri de cœur du secteur privé national. Le trésor public vient de prévoir au titre de ses dépenses, la bagatelle de 103 milliards de F CFA pour aider à éponger les nombreuses créances des fournisseurs de l’Etat. Le paiement concerne toutes les créances au titre de 2018.
L’apurement dont le processus est enclenché depuis des jours s’est fait de façon progressive en fonction des montants des factures en souffrance. Plus le niveau de la facture est élevé, plus l’enveloppe prévue à cet effet sera assez conséquente. Mais ce qu’on ignore pour le moment demeure la gestion des cas de pénalités dues aux retards de paiement. Car, dans certains contrats de fourniture, les clauses font état de pénalités infligées au partenaire (l’Etat) en cas de défaillance entraînant le non-respect du délai de paiement. Certaines clauses peuvent aller jusqu’à 7 à 10 % du montant total du contrat de fourniture.
En tout état de cause, l’Etat vient d’enlever une grosse épine des pieds des opérateurs économiques nationaux. La question de la dette intérieure était devenue la quadrature du cercle pour l’Etat et le secteur économique. Surtout qu’au même moment, les services de l’assiette dont les impôts ont serré les boulons pour atteindre leur quota de recettes annuelles. Aucun retard ni manquement n’est plus toléré avec des pénalités infligées aux mauvais payeurs. Ce qui provoquait des grincements de dents de la part des opérateurs économiques, qui de leur côté évoquaient la part de contrat de contrat que l’Etat doit aussi honorer envers eux.
A cause de la crise sécuritaire ayant entraîné des dépenses supplémentaires au niveau des fonds publics et la réorientation des efforts des partenaires techniques et financiers vers d’autres créneaux d’intervention prioritaires, les gouvernants avaient d’énormes difficultés à honorer leurs engagements vis-à-vis de ses fournisseurs.
Le secteur économique mourrait à petit feu. Plusieurs entreprises avaient déjà mis la clé sous la porte. D’autres se trouvaient dans l’agonie. Celles qui tenaient encore débout ne parvenaient plus à satisfaire comme il faut les marchés publics, faute de fonds et cela cumulé à la peur de ne pas être payées de sitôt.
A chacune de leurs rencontres officielles, la faîtière des opérateurs économiques et des chefs d’entreprises privées ne manquaient point de rappeler leurs conditions de vie critiques aux décideurs de la République. Ceux-ci se montraient sensibles à la question tout en signifiant à leurs interlocuteurs la situation difficile du pays.
Le moins que l’on puisse dire, mieux vaut tard que jamais. Pourvu que le deal aboutisse à terme.
Abdrahamane Dicko
Source: Mali Tribune