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Après sa réélection : Que faisait IBK à Nouakchott?

Ibrahim Boubacar Keita (IBK), réélu à la tête du Mali pour un deuxième mandat de 5 ans, était le jeudi 23 août dernier à Nouakchott pour «une visite de courtoisie» d’une seule journée. 

Ce déplacement intervient  deux jours après la validation de la victoire du président réélu. Un timing qui suscite forcément de la curiosité et des interrogations. Aussitôt après son atterrissage à l’aéroport international «Oum Tounsy» de Nouakchott, le président malien a eu un entretien en tête avec son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz.  Ces échanges ont porté «sur les relations fraternelles existant entre les 2 pays, les voies et moyens de les renforcer et d’autres sujets d’intérêts communs», selon la presse gouvernementale.

Une rhétorique tirée du langage officiel, taillée dans la langue de bois. Le Mali et la Mauritanie sont membres du G5 Sahel aux côtés du Burkina Faso, du Niger et du Tchad. Sous l’impulsion de la France, ancienne puissance coloniale, ces pays ont créée une brigade conjointe chargée de lutter contre le terrorisme.

Pour le journal en ligne «Tawary», IBK «vient remercier le président Mohamed ould Abdel Aziz de son soutien indéfectible au peuple malien. Et d’exprimer sa grande satisfaction par rapport à l’aide sécuritaire apportée par la Mauritanie dans le cadre de l’organisation des 2 tours de l’élection présidentielle 2018. Ce qui a permis le déroulement du vote dans un climat de paix. Cet organe ne donne pas plus de précisions sur cette assistance sécuritaire».

Interrogé à ce sujet, un observateur des faits politiques et sécuritaires au Sahel, répond «ne pas avoir une idée précise de la nature de la contribution sécuritaire, financière ou logistique, de la Mauritanie au scrutin organisé fin juillet et début août au Mali. Cependant, pour l’avoir vu à l’aéroport, je peux certifier qu’IBK était très heureux en arrivant à Nouakchott. Keita était accompagné de tout son staff de campagne. Ce qui du point de vue politique est très significatif».

Ce qui est sûr, IBK bouclait sa première visite à l’étranger en Mauritanie, après sa réélection pour un deuxième mandat présidentiel. Et certainement qu’il venait remercier son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et son épouse, Mariem Mint Ahmed dite Tekber, de s’être tenus à ses côtés au cours de l’élection présidentielle au Mali.

Toutefois, durant sa campagne électorale, le chef de l’État malien se déplaçait à bord d’un avion de la compagnie Mauritanian Airlines. Également, des véhicules immatriculés Mauritanie transportaient la logistique de campagne d’IBK.

Mais au-delà du contexte post électoral malien, et de la donne sécuritaire sous régionale globale, une autre raison solide semble avoir pesé plus que toute autre motivation dans la visite du chef de l’État malien en Mauritanie le jeudi dernier. Il s’agit du cas de l’otage français Sophie Pétronin. Dans une déclaration faite mercredi 22 août, veille du voyage du président malien à NouakchottAgnès Von der Muhli, porte parole du Quai d’Orsay, affirmait «la détermination des autorités françaises à obtenir une solution favorable» qui doit aboutir à la libération de la vieille dame. Le gouvernement subit une grosse pression de la part de la famille de Mme Pétronin.

Ce qui explique ce commentaire de la radio «Kassataya» qui émet sur la toile depuis Paris, laquelle croit savoir que «derrière la lutte contre le terrorisme islamiste se cacherait la volonté de l’Élysée de libérer la seule otage française au Monde, détenue actuellement par la principale coalition Jihadiste au Sahel alliée à Al Qaïda, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM)». Il s’agit de Sophie Pétronin, présidente de l’Association d’Aide à Gao (ville du Nord Mali), enlevée en 2016.

Le contexte politique intérieur dominé par l’affaire Benalla, et les brûlants dossiers politiques et économiques de la rentrée en France, empêchent le déplacement du président Emmanuel Macron. Ainsi «c’est le président malien qui a pris son bâton de pèlerin pour convaincre Aziz de donner un coup de pouce» dans les négociations visant à libérer l’otage français.

Cyrille Coulibaly

 Nouveau Réveil

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