Au Mali, depuis plusieurs semaines, les terroristes tombent les uns après les autres, à commencer par les têtes pensantes. On observe un véritable déclin, particulièrement dans le Liptako et le Gourma. A présent, d’autres chefs djihadistes vivent dans la crainte, notamment d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et sa filiale, le JNIM.
Abattu par les forces armées françaises et maliennes mi-août, l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) n’a plus de chef. On assiste depuis à une forme de débâcle. Les attaques terroristes des groupes d’Abou Walid al Sahraoui ont de ce fait fortement diminué dans le Liptako malien. Tandis que les forces armées régulières poursuivent leurs assauts sans relâche contre les djihadistes dans la région dite des « trois frontières », le Gourma et le centre du pays n’en sont pas moins délaissés, avec un ennemi clairement désigné : le JNIM.
Le 8 octobre dernier, un chef important du groupe djihadiste Ansaroul Islam, affilié à AQMI, a été tué suite à une frappe aérienne dans la région d’Hombori, portant un coup sévère aux terroristes. Organisée conjointement entre les forces armées maliennes, françaises et américaines, l’opération a permis la neutralisation d’Oumarou Mobo Modhi. Ce dernier est décrit comme étant à la tête d’un vaste réseau de poseurs de mines et d’engins explosifs improvisés sur la RN16. Sa mort devrait stopper durablement les attaques contre les convois des FAMa mais aussi contre la population civile. Les revers subis par le JNIM ne s’arrêtent pas là.
En effet, alors que la disparition d’Abou Hamza al Chinguinti, leader de la katiba Serma et adjoint d’Amadoum Koufa, a fait l’objet de rumeurs ces derniers jours, une nouvelle action conjointe a permis de neutraliser le chef de la katiba du Gourma près de In-Abelbel le 17 octobre ! Saghid ag Alhourer, plus connu sous le nom de Nasser, était un leader emblématique du JNIM. Il avait succédé à Abdallah ag Albakaye.
Ces neutralisations successives ne sont pas une simple coïncidence et n’ont pu être réalisées que parce que des informations ont fuité. Ainsi, la disparition de Nasser laisse planer une possible trahison interne au sein du JNIM. En effet, alors que les cadres de l’organisation terroriste se livrent une guerre acharnée pour le contrôle des régions du centre, une dénonciation aurait pu mener à la mort de Nasser. Évidemment, les regards se tournent vers Abou Hamza al Chinguinti, représentant d’Iyad ag Ghali dans le Gourma malien. Proche d’Iyad ag Ghali, il aurait eu pour ambition de s’approprier les pleins pouvoirs et de conquérir la région contrôlée par Nasser.
Qui sera donc le prochain sur la liste ? Très discret depuis son apparition dans une vidéo peu médiatisée fin août, Iyad ag Ghali fait office de cible idéale. Terré dans une zone refuge et sans doute très inquiet quant à son avenir, le leader terroriste a du souci à se faire !
Vu les nombreuses frappes réalisées par les FAMa et leurs alliés euopéens dans la région de Niono fin septembre et, plus récemment à Marebougou à proximité de Mopti, les intentions sont affichées : détruire coûte que coûte les groupes djihadistes et évincer leurs chefs. Quelles que soit les régions, du sud à l’extrême nord du pays, la chasse se poursuit et aucun djihadiste ne sera épargné. Le JNIM ne dérogera pas à la règle.
Siaka Sidibé
@SidibSiaka17