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Après le remaniement ministériel  : Le Mali s’engage contre les moulins à vent !

Malgré le réaménagement gouvernemental du 15 janvier 2016, les problèmes continuent de pleuvoir sur le Mali. Le président de la République devra revoir sa copie s’il veut des résultats probants.

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Après le remaniement ministériel, les activités gouvernementales ont repris leur petit bonhomme de chemin. Les nominations dans les départements, les combines secrètes, les cérémonies pompeuses, les shows devant les caméras… ont de nouveau droit de cité… dans la cité. Comme à l’accoutumée, l’on se demande ce que seront les conséquences des changements opérés dans l’attelage gouvernemental sur la nation.

D’aucuns diront qu’il faudrait donner un peu de temps à l’équipe du Premier ministre Modibo Kéita. Mais, vu que c’est presque le même team que le président Ibrahim Boubacar Kéita a reconduit et que les autorités doivent engager la vitesse supérieure dans la gestion des dossiers dans le contexte actuel du Mali, le round d’observation est difficilement permis. Il y a des signes qui ne trompent pas et qui prouvent à suffisance que la recette du chef de l’Etat ne peut pas produire les effets escomptés.

En apportant des retouches au gouvernement, IBK pensait avoir trouvé la clé aux problèmes de l’heure. C’était toutefois sans compter avec certaines pratiques peu amènes ayant la vie dure sous nos cieux et sa lecture inappropriée de l’état de la nation. Le locataire de Koulouba s’est imposé un long combat avec l’histoire en s’engouffrant dans des choix dont il est le seul à détenir les secrets.

La nouvelle de la suspension du droit de vote du Mali à l’ONU est tombée tel un couperet. L’on pensait qu’avec le réaménagement du 15 janvier dernier, le gouvernement allait finalement se mettre au travail. Cependant, cette fâcheuse affaire de privation de vote à l’ONU pour non-paiement de cotisation depuis 2 ans secoue la République. Non seulement, elle humilie le Mali à travers le monde mais aussi elle bouleverse au sommet de l’Etat.

Les tentatives d’explications se multiplient, l’objectif ultime étant de chercher des boucs émissaires à livrer à la vindicte populaire. Mais, personne ne semble se laisser faire, à l’image de certains agents du Trésor public qui ont tenu à opposer un cinglant démenti aux accusations du chef du gouvernement. Avec sa riche expérience dans l’administration, Modibo Kéita devait comprendre que « l’arbre ne peut pas cacher la forêt« .

Contraste

Les autorités ont beau désigner des coupables aux difficultés du pays, nous reviendrons à la cage départ aussi longtemps que certains principes fondamentaux d’un Etat républicain seront foulés aux pieds. Avant cette énième affaire à l’ONU, combien de cadres promus à des postes de responsabilité ont fini pour causer de la honte au Mali à  l’échelle planétaire ? La suspension du droit de vote du Mali à l’ONU pose  une sérieuse équation à résoudre dans la gouvernance IBK.

Le régime IBK devra aussi s’illustrer dans la programmation et l’anticipation. Le réaménagement ministériel vient d’avoir lieu, mais le peuple, dans sa globalité, ignore ce qui est attendu de chacun des membres du gouvernement. Ce qui n’est point surprenant en ce sens que la Déclaration de politique générale (DPG) du PM de juin dernier a été floue. Dans sa DPG, le chef du gouvernement n’a pas détaillé ses objectifs et le chronogramme d’exécution des grands chantiers de la nation.

L’on a l’impression que le Mali nage dans le vide et presque rien ne semble prévu pour un temps quelconque. En l’absence d’une feuille de route claire, notre pays est mal loti dans sa quête de réalisations tangibles. Les essais infructueux de restauration de l’intégrité territoriale et de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national sont en partie imputables à ce manque de feuille de route.

Au-delà de ce vide, les interminables permutations de ministres ne permettent pas aux promus de marquer leur territoire et diligenter les dossiers. En seulement une année, le ministre Cheickna Seydi Ahamadi Diawara a présidé aux destinées de trois départements : le ministère du Plan et de la Prospective, celui de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine, et présentement celui des Mines. A-t-il vraiment eu le temps de mettre en exergue son savoir-faire dans ces différents ministères ?

Si l’actuel ministre des Mines n’est pas désavoué dans les milieux politiques, certains de ses collègues du gouvernement le sont. Des hommes politiques, particulièrement des leaders de la majorité présidentielle, reprochent à des ministres de faire de la figuration dans le gouvernement après avoir été battus à plate-couture lors de la dernière présidentielle. Les détracteurs de ces ministres soutiennent qu’un responsable politique en perte de vitesse auprès de l’électorat n’a pas forcément sa place au gouvernement.

Toutes ces critiques renvoient aux querelles de positionnement au sein de la majorité présidentielle. Et le remaniement ministériel n’a fait que creuser un écart entre les courtisans d’IBK. Avec des soutiens politiques aléatoires, IBK a du souci à se faire. Et ces ministres devront eux-aussi payer le prix des dissensions politiques.

Ogopémo Ouologuem

 

Source: lesechos

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