Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Après l’attentat d’Ankara, la Turquie accuse les Kurdes syriens

Les plus hautes autorités turques ont affirmé jeudi que l’attentat à la voiture piégée qui a fait 28 morts la veille à Ankara avait été commis par les séparatistes kurdes de Turquie et de Syrie, ce que ces derniers ont aussitôt démenti.

attentat terroriste explosion voiture piege

Intervenant en direct à la télévision, le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a déclaré que l’attaque suicide dans le centre de la capitale turque était le fait d’un milicien kurde syrien qui a agi en coopération avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les séparatistes kurdes de Turquie.

« A la lumières des informations que nous avons réunies, il a été clairement établi que cette attaque a été menée par les membres de l’organisation terroriste présente en Turquie (ndlr, le PKK) avec un membre des YPG venu de Syrie », a-t-il dit dans une intervention retransmise en direct à la télévision.

Les Unités de protection du peuple (YPG), branche armée du parti kurde syrien de l’Union démocratique (PYD), sont considérées comme une organisation terroriste par Ankara.

Le président turc, Tayyip Recep Erdogan, a insisté: « Même si les dirigeants du PYD et du PKK disent qu’il n’y a aucun lien avec eux, sur la base des informations obtenues par notre ministre de l’Intérieur et nos services du renseignement, il a été établi que (l’attentat) avait bien été commis par eux. »

Les enquêteurs turcs s’appuient sur des empreintes digitales relevées à l’intérieur de la voiture qui correspondent à celles d’un Syrien du nom de Salih Necar, entré en juillet 2014 sur le sol turc. Né en 1992 à Hassaké, dans le nord de la Syrie, Necar appartenant aux milices YPG, a dit Davutoglu. Ankara dit également qu’il a été en contact avec le PKK et les services syriens.

Mais pour les dirigeants kurdes syriens, les accusations d’Ankara ne sont qu’un prétexte pour justifier l’escalade militaire dans le conflit syrien.

« Nous réfutons absolument cela », a dit Saleh Muslim, coprésident du PYD joint par téléphone par l’agence Reuters. « Je peux vous garantir que pas une seule balle n’a été tirée par les YPG contre la Turquie. Ils ne considèrent pas la Turquie comme un ennemi », a-t-il ajouté.

« Davutoglu prépare quelque chose d’autre », a accusé le coprésident du PYD.

MISE EN GARDE À LA RUSSIE

Selon l’armée turque, l’attentat visait des cars de transport militaire à l’arrêt à un feu rouge. L’intersection se situe à moins de 500 mètres du Parlement et l’explosion a eu lieu à l’heure de pointe, vers 18h30 (16h30 GMT). Vingt-six soldats figurent au nombre des 28 morts. L’attentat a également fait une soixantaine de blessés.

Ahmet Davutoglu, qui était attendu jeudi à la mi-journée à Bruxelles pour parler d’immigration, a renoncé à s’y rendre et Erdogan a reporté une visite en Azerbaïdjan.

Depuis le week-end dernier, l’artillerie turque bombarde les positions dans le nord de la Syrie, afin notamment de les empêcher de prendre la ville d’Azaz, à une dizaine de kilomètres de la frontière turque.

Ankara redoute que la branche armée du parti kurde syrien de l’Union démocratique (PYD), en s’en emparant, ne prennent le contrôle de la centaine de kilomètres de frontière commune avec la Turquie qui lui échappe encore.

Azaz est situé sur le dernier axe de circulation possible pour les rebelles entre la Turquie et Alep, la grande ville du nord de la Syrie où les forces de Bachar al Assad, appuyées par l’aviation russe, mènent une offensive depuis le début du mois.

Davutoglu a précisé que ces tirs de barrages se poursuivraient. « L’attentat d’hier visait directement la Turquie et ses auteurs en sont les YPG et l’organisation terroriste séparatiste du PKK. Toutes les mesures nécessaires seront prises à leur encontre », a-t-il dit.

« J’aimerais prévenir la Russie, qui apporter un soutien aérien aux YPG dans leur progression sur Azaz, de ne pas se servir de ce groupe terroriste contre les populations innocentes de Syrie et de Turquie », a poursuivi le chef du gouvernement turc.

Il a également confirmé que l’aviation turque avait bombardé dans la nuit de mercredi à jeudi des bases arrière du PKK dans le nord de l’Irak.

Des sources au sein de la rébellion syrienne ont par ailleurs rapporté jeudi matin que les forces turques avaient laissé ces derniers jours quelque 2.000 rebelles syriens repasser en Syrie depuis la Turquie pour aller combattre les miliciens kurdes dans le secteur d’Azaz. Ils font également état d’un accroissement des livraisons turques d’armes et de munitions.

Reuters

 

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance