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Après l’accord de Ouagadougou, cap sur la présidentielle

dioncounda traore djibril bassole pierre buyoya koulouba accord ouagadougouL’accord conclu entre le gouvernement malien et les rebelles touareg a ouvert la voie à la présidentielle prévue le mois prochain au Mali, mais Bamako est pressé par le temps, ayant moins de 40 jours pour organiser ce scrutin crucial pour sortir le pays de la crise.

 

 

L’accord signé mardi à Ouagadougou après dix jours de négociations avec les Touareg qui occupent Kidal, leur fief du nord-est du Mali, a été bien accueilli au Mali et à l’étranger.

 

 

Le président français François Hollande, qui a pris l’initiative d’intervenir militairement au Mali au début de l’année, a salué mercredi « un texte qui permet de concilier le respect de l’intégrité territoriale du pays et en même temps la reconnaissance des problèmes spécifiques au nord du pays dans la perspective de l’élection présidentielle prévue a priori le 28 juillet prochain ».

 

 

L’accord a permis de lever un obstacle essentiel, celui de Kidal, notent aussi des analystes maliens.

Pour un proche du président malien par intérim Dioncounda Traoré ayant suivi de près les discussions à Ouagadougou, « c’était ça ou rien. On allait tout droit dans le mur si on n’arrivait pas à obtenir l’organisation de la présidentielle dans la région de Kidal ».

 

 

Avant la signature, la tenue de la présidentielle dans le délai fixé paraissait peu probable aux yeux de beaucoup de Maliens, particulièrement en raison du statut de Kidal.

 

 

Depuis fin janvier, les rebelles touareg se sont installés dans cette région à la faveur de l’intervention franco-africaine qui a délogé les groupes jihadistes occupant les deux tiers du pays depuis 2012 et ils y refusaient la présence des armée et administration maliennes.

 

 

« C’est un accord intermédiaire, pour permettre l’organisation de l’élection présidentielle » sur l’ensemble du territoire, y compris Kidal. « On n’a pas réglé tous les problèmes, on a déplacé une partie des problèmes », a déclaré à l’AFP le sociologue Mamadou Samaké.

 

 

L’accord entre Bamako et les Touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) prévoit un cessez-le-feu et des dispositions qui lèvent des blocages.

 

 

En vue de la présidentielle, les forces de défense et de sécurité maliennes doivent entamer « dans les meilleurs délais » un « déploiement progressif » dans la région de Kidal, tandis que des éléments précurseurs seront envoyés dans la ville elle-même « sans délai ».

 

 

Les groupes armés touareg devront cantonner leurs hommes mais le désarmement n’interviendra qu’une fois signé un accord « global et définitif de paix » entre les nouvelles autorités installées après la présidentielle, d’une part, et les communautés et groupes armés du Nord, d’autre part.

 

 

Matériel électoral réceptionné

 

La vérification du cantonnement des Touareg peut s’avérer difficile et

le renvoi de leur désarmement à la période post-électorale suscite des inquiétudes.

 

 

« Le processus DDR (démobilisation, désarmement, et réinsertion) est long. Il peut durer plusieurs mois. Il faut de la patience, surtout que la machine reste huilée », renchérit un membre de la mission africaine au Mali Misma.

 

 

La présidentielle de juillet est jugée cruciale par la communauté internationale pour aider le Mali à sortir de la plus grave crise de son histoire, ouverte en 2012 par la prise du nord du pays par des groupes jihadistes, un temps alliés au MNLA et délogés début 2013 par l’armée française.

 

 

L’opération franco-africaine a permis de chasser les jihadistes des grandes villes, mais des poches de résistance demeurent dans certaines zones, posant la question de la sécurité.

 

 

Avant même l’accord, les autorités maliens avaient déjà lancé les opérations préparatoires du scrutin. Mardi, alors qu’une grande partie des Maliens et de la communauté internationale avaient les yeux tournés vers Ouagadougou, le ministère de l’Administration du territoire – en charge de l’organisation des scrutins – réceptionnait du matériel électoral, ont rapporté la télévision publique ORTM et le quotidien national L’Essor.

 

 

Une partie « est destinée au remplacement du matériel électoral dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal », vastes provinces du Nord ayant été sous occupation rebelle et jihadiste, a expliqué à l’ORTM le capitaine Mamadou Sougouna, responsable du ministère de l’Administration territoriale ayant réceptionné le matériel.

 

 

Tout doit être y acheminé avec l’appui de l’ONU.

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