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Après la Libye et la Syrie, le Yémen plonge dans le chaos

Guerres civilesAprès la capitale Sanaa, les rebelles chiites du Nord avancent vers Aden, où s’est retranché le président élu issu du Printemps arabe.

 soldat militaire armee guerre yemen

Le Yémen va-t-il sombrer dans le chaos? L’implosion, en tout cas, semble imminente. Non contents d’avoir pris la capitale Sanaa en septembre, d’avoir renversé le pouvoir en janvier et dissous le Parlement en février, voici que les Houthis, miliciens originaires du Nord chiite, progressent rapidement vers Aden, la grande ville du Sud sunnite, «capitale provisoire» depuis que s’y est retranché le président Abdo Rabbo Mansour Hadi, élu en 2012 au terme du Printemps arabe. Inquiète, l’Arabie saoudite déployait hier ses troupes à la frontière.

Bref, le Yémen semble plonger dans une guerre civile aux mille facettes, puisqu’elle est doublée d’un conflit confessionnel, aggravée par la rivalité entre l’Iran et les monarchies du Golfe, compliquée par les attaques tous azimuts d’Al-Qaida et empirée par l’apparition du groupe Etat islamique. Le tout face au golfe d’Aden où transitent nombre de pétroliers. Après la Libye, puis la Syrie, voici le théâtre du prochain désastre arabe.

Houthis chiites en rébellion

Qui sont les Houthis? Ce groupe rebelle est issu du nord, où vit une population de confession zaydite (branche de l’islam chiite). Mobilisés au début des années 2000 par feu Hussein Badreddin el-Houthi et ses frères, ces miliciens se font appeler «Ansar Allah» (Partisans de Dieu). Ils veulent plus d’autonomie territoriale et être protégés contre les radicaux sunnites. Ils ont d’abord combattu l’ex-président Ali Abdallah Saleh, qui monopolisait le pouvoir depuis 1978. A sa chute en 2011, lors du Printemps arabe, les Houthis ont participé à la transition démocratique. Mais ils s’élèvent contre la structure fédérale prévue par le nouveau président, Abdo Rabbo Mansour Hadi, estimant que leur minorité sera le parent pauvre, alors qu’elle représente un Yéménite sur trois. Mais cette communauté est impopulaire hors de ses bastions. Peut-être parce que pendant plus de mille ans une dynastie zaydite dirigea un «imamat» dans le Nord… jusqu’à la «révolution républicaine» de 1962.

Belligérants à gogo

Paradoxe absolu: les Houthis chiites sont aujourd’hui épaulés par les fidèles (sunnites) de l’ex-président Saleh, celui-là même qui les malmenait. Visiblement, l’ancien chef de l’Etat n’a pas renoncé à reprendre le pouvoir. Cette alliance contre nature combat donc le président Hadi, qui est défendu par des éléments loyalistes de l’armée et de la police, mais aussi des miliciens sunnites des «Comités de résistance populaire». Quant aux forces américaines postées au Yémen pour aider le gouvernement à affronter la redoutable branche locale d’Al-Qaida, elles ont été évacuées alors même que le chef de l’Etat appellait à l’aide la communauté internationale.

Duel des djihadistes

Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA) est considérée comme la branche le plus dangereuse du réseau djihadiste. Ces extrémistes sunnites combattent les Houthis (chiites), le gouvernement (issu des urnes) et les forces des Etats-Unis au Yémen ou ailleurs. Mais depuis novembre, certains djihadistes font défection et prêtent serment au «calife» du groupe Etat islamique (Daech). Celui-ci a revendiqué les attentats de vendredi qui ont fait 142 morts dans une mosquée de Sanaa où priaient des chiites.

Iraniens et Saoudiens rivaux

Les Saoudiens ayant massé leurs troupes à la frontière, faut-il s’attendre à une intervention au Yémen pour soutenir le président Hadi? François Burgat en doute. A la chaîne TV5 Monde, ce politologue et directeur de recherche à l’Iremam de Paris note que Ryad ne semble pas pressé. Les Houthis ont beau être chiites, ils fragilisent un gouvernement issu d’élections. Un cauchemar pour la monarchie saoudienne. De leur côté, les Houthis sont accusés de recevoir l’aide de l’Iran. Mais alors, c’est un soutien limité et très lent, fait remarquer à la BBC le chercheur Jon Altman, du CSIS à Washington. Par contre, tout le monde s’accorde à dire que des interventions étrangères rendraient le conflit encore plus explosif.

Détroit stratégique

Si tous les yeux sont rivés sur le Yémen et en particulier la ville d’Aden, c’est qu’elle contrôle l’entrée de la mer Rouge par le détroit de Bab-el-Mandeb (la Porte des Lamentations) que traversent chaque année 20 000 navires, dont une bonne part des grands pétroliers. Bref, un enjeu stratégique mondial.

Source: TDG

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