Quatre mois après la fin de l’enquête sur les 21 bérets rouges disparus, les choses ne semblent pas avancer du côté du parquet. Lequel est attendu pour son réquisitoire général. Et éventuellement le renvoi du dossier devant une juridiction. Au département de la justice, on estime que le procureur doit prendre le temps qu’il faut pour l’examiner compte tenu de sa complexité.
Le juge d’instruction chargé de l’enquête sur les 21 bérets rouges disparus a bouclé son dossier au mois d’août dernier. Dans ledit dossier, le chef de l’ex-junte putschiste, Amadou Haya Sanogo, est inculpé de » meurtres et assassinats, complicité de meurtres et assassinats » depuis le 27 novembre 2013. D’autres de ses proches notamment le capitaine Amadou Konaré, numéro deux de l’ex-junte putschiste, le capitaine Tahirou Mariko, aide de camp de Sanogo, l’ex-ministre de la Défense, le Général Yamoussa Camara, le Général Sidy Mahamane Touré, ancien patron de la Sécurité d’État, sont écroués aussi pour » meurtres et assassinats, complicité de meurtres « . Plusieurs autres membres de l’ex-junte sont poursuivis et écroués de » complicité d’assassinats » dans le cadre de l’affaire des bérets rouges. S’y ajoutent les adjudants Seyba Diarra, Fousseyni Diarra qui constituaient le peloton d’exécution des 21 bérets rouges disparus.
Le dossier se trouve toujours en instance chez le procureur du tribunal de première instance de la CIII. Alors que de source judiciaire, les textes donnent un délai de huit jours à ce dernier pour son réquisitoire définitif. Cela fait quatre mois (de la fin de l’enquête au mois d’août dernier à ce mois de novembre) que le juge d’instruction a bouclé son enquête et transmis le dossier au procureur.
Selon un magistrat, cette étape est extrêmement capitale quand on sait que » le réquisitoire définitif est une pièce de procédure écrite par laquelle le Procureur de la République donne au Juge d’instruction, à la fin de l’instruction, sa position sur les suites à donner à l’affaire (non-lieu, renvoi devant une juridiction « . Comme pour dire que sans ce réquisitoire, il n’est pas possible d’ouvrir un procès.
Cela au grand dam des familles des victimes qui piaffent d’impatience de découvrir la vérité et de voir les coupables punis conformément à la loi.
Une certaine source impute ce retard à une supposée protection dont jouiraient Sanogo et sa bande dans des sphères du pouvoir en place.
Notre interlocuteur s’inscrit en faux contre cette allégation et estime que la lenteur prise dans le traitement de ce dossier est nécessaire compte tenu de sa complexité. « Il n’est pas évident de régler un tel dossier en si peu de temps.
Il faut un maximum de temps au procureur, lequel est nouveau à son poste, pour prendre connaissance du dossier avant de tirer toute conclusion « , a-t-il déclaré.
Abdoulaye DIARRA