S’il y a aujourd’hui des gens qui regrettent amèrement la chute de l’ex-président du Burkina Faso, survenue le vendredi 31 octobre suite à une insurrection populaire, ce sont bien les leaders des groupuscules rebelles au nord du Mali. Bon nombre d’entre eux avaient élu domicile à Ouga où ils bénéficiaient des largesses de l’ex-homme fort du palais de Kosyam. D’ailleurs, ce n’est un secret pour personne qu’ils vivaient même au quartier présidentiel de Ouagadougou. Ainsi, ce sont surtout l’inquiétude et la crainte qui prévalent dans ce milieu où l’on assiste déjà à un sauve-qui-peut.
Ce qui inquiète le plus les leaders des mouvements rebelles du nord du Mali, c’est le sort de leur relation avec les nouvelles autorités burkinabé. Beaucoup se demandent s’ils bénéficieront du même traitement de faveur qu’avec l’ex-président du pays – médiateur de la crise malienne – qui leur déroulait le tapis rouge.
D’ores et déjà, plusieurs d’entre eux, comme ceux du mouvement populaire pour le salut de l’Azawad (MPSA) ont commencé à plier armes et bagages de peur de devoir quitter manu militari la capitale du Faso. Une chose est sûre : les nouvelles autorités du Burkina seront plus préoccupées par le relèvement de leur pays que d’entretenir à grands frais des rebelles tombés en disgrâce. Conscients de cette situation, certains se préparent sérieusement au départ. Ils cherchent un nouveau pays qui pourrait leur servir de base-arrière, au moins au plan diplomatique.
Selon une source bien informée certains, comme le secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Cherif, ont saisi plusieurs pays voisins du Mali pour les abriter. En plus bien sûr, de l’Algérie et de la Mauritanie qui sont des destinations privilégiées.
Cependant, les leaders des mouvements armés du nord du Mali ne se font guère d’illusions et doutent sérieusement que ces pays accepteront de les accueillir. Car, cela risquerait d’être très mal perçu par l’Etat malien et de détériorer les relations bilatérales. On se souvient que de hauts responsables du pouvoir malien avaient déjà mis sur la touche la médiation de Blaise Compaoré dans la crise malienne. Ainsi, Bamako voyait d’un mauvais œil la présence des leaders rebelles à Ouagadougou. Certains accusaient même le pouvoir burkinabé d’être de connivence avec ces derniers. On se demande donc après le Burkina Faso, qui d’autre acceptera de les accueillir compte tenu de la mauvaise réputation que ces rebelles trainent à savoir celle d’« agitateurs « voire de « déstabilisateurs « .
Massiré Diop