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Anniversaire du renversement d’IBK: l’oubli des uns et l’indifférence des autres

Mardi 18 août 2020-Mercredi 18 août 2021, voici un an jour pour jour que le président Ibrahim Boubacar KEITA dit IBK était renversé par une junte militaire appelée Comité national pour le salut du peuple (CNSP). Un an après, où en est-on ? Quel est le chemin parcouru ? Quel bilan et quelle perspective un an après le renversement du président IBK ? Face à l’oubli commode des uns et à l’indifférence méprisante des autres, le président Assimi GOITA fait sa part d’inventaire et donne sa part de vérité.

 

Pour rappel, après trois mois de manifestations plus moins agitées, d’appel à la démission du président IBK et de son régime, d’émeute et d’insurrection contre l’ordre établi, l’armée malienne unie derrière le Colonel Assimi GOITA mettait fin au pouvoir du président IBK.
Les tombeurs du régime avaient expliqué leur intervention par la mauvaise gestion, la généralisation de l’insécurité et la division qui risquaient de faire exploser le pays. Ils avaient promis de restaurer la paix, la concorde et la sécurité, mais aussi l’instauration d’une gouvernance vertueuse et l’avènement d’un nouveau Mali.
À l’occasion de l’anniversaire du renversement du président IBK, c’est presque le silence politique théâtral. Aucune réaction pour l’instant des états-majors politiques. Nous n’avons pas encore entendu son parti, le RPM, ni ses nombreux partisans regroupés, mardi soir, au sein de l’ex-majorité, ni même ses nombreux adversaires qui s’étaient ligués au sein du M5-RFP.
La vérité du président Goïta
Seul le président de l’ex-CNSP, le Colonel Assimi GOITA, aujourd’hui président de la Transition, a courageusement pris la parole pour donner sa part de vérité et faire sa part d’inventaire.
Mardi soir donc, le Président de la Transition, Chef de l’État, le colonel Assimi GOITA s’est adressé à la Nation à l’occasion de l’anniversaire du 18 août 2020 date anniversaire du renversement du président IBK et de son régime.
Dans son adresse à la nation, le président de la Transition a tenu à avoir une pensée pieuse pour ceux qui ont été arrachés à notre affection, de Kayes à Kidal en passant par Bamako, le plus souvent dans la fleur de l’âge. Il s’est incliné également pour ces autres qui, héroïquement, tombent au front, acceptant le sacrifice ultime pour la défense de la Patrie.
Après avoir rappelé et justifié le contexte historique du 18 août 2021 qui a imposé à l’armée d’intervenir pour permettre la concrétisation du vœu populaire à savoir le changement, le Colonel Assimi GOITA a expliqué que le 18 août était un nouveau départ. Un chantier gigantesque nous interpelle : comme l’a dit le poète, tout est à refaire, y compris l’homme, car il s’agit de réussir ce à quoi tout le monde aspire : la Refondation de l’État.
Pour le président de la Transition qui s’inscrit dans la logique du respect de tous ses engagements, la refondation sera mise en œuvre à travers un Programme d’action gouvernementale articulé autour de quatre axes, qui a été élaboré par le nouveau Premier ministre et a été approuvé par les hommes et les femmes exprimant la volonté du Peuple.
Selon le Président de la Transition, l’exécution du Programme d’action gouvernemental articulé en 4 axes permettra à notre pays de restaurer la sécurité, d’enclencher le développement et se doter de textes et d’institutions crédibles pour instaurer une gouvernance vertueuse, réussir des élections transparentes aux résultats incontestables, raffermir la cohésion nationale.
C’est pourquoi, convaincu du patriotisme de chaque Malien, le président de la Transition a, dans son adresse à la nation, appelé à la mobilisation de toutes les filles et de tous les fils du pays pour relever les défis qui se posent à notre cher pays au-delà de tout esprit d’exclusion et de clivage. Aussi, a-t-il prôné l’inclusivité comme modus operandi de la refondation.
Pour la construction du Mali nouveau, notre Mali Koura, nul ne doit exclure et ne doit se sentir exclu. C’est à cette unité d’action pour le sursaut national, au nom de la Refondation que le président Assimi GOITA a convié mardi l’ensemble des Maliens.
Quid des autres ?
Au siège du RPM, le parti d’IBK, on a choisi la date d’anniversaire du renversement de celui qui était chanté ici durant tout son règne avec emphase et grandiloquence comme « le président fondateur », de déballer le tapis rouge pour un autre milliardaire en quête de parti à acheter et de fantassins à incorporer. Ils ont reçu ‘’Anw Ko Seydou’’, Seydou COULIBALY, leader du ‘’Mouvement Benkan’’, dont l’ambition est de succéder à IBK sans n’avoir jamais brandi la carte du RPM. Les Tisserands n’ont pas encore oublié IBK ni même encore vendu leurs âmes au Diable. Ils ont choisi le silence, peut-être par oubli de leurs responsabilités historiques et communes aux côtés de leur président fondateur.
Quant à EPM, à part le baroud d’honneur de l’ancien ministre Amadou KOITA invité de manière méprisante face au troubadour du M5-RFP, Issa Kaou N’DJIM qui s’est souvenu dans ce conglomérat d’alimentaires qu’un certain IBK, qui était hier le Deus ex-machina avait été renversé il y a un an ? Par les temps qui courent, mieux vaut, dit sous cape ce chef de parti, ne pas se réclamer d’IBK, sic ! Peut-être que le futur mémorandum va ressusciter l’honneur des uns et la respectabilité des autres.
Quid des adversaires ou des alliés devenus adversaires d’IBK ?
Si l’homogénéité du Mouvement insurrectionnel, M5-RFP, est à la conjuguée au passé composé, l’indifférence feinte, à l’occasion du premier anniversaire du 18 août, s’explique en vérité par l’hystérie collective (en tout cas des autres composantes) qui y a germé contre le porte-drapeau, ancien président du Comité stratégique, le Dr Choguel Kokalla MAIGA, du Triumvirat (CMAS, FSD, EMK) qui a lancé l’assaut le 30 mai 2020 contre la citadelle bunkérisée de Sébéninkoro.
Seule la composante islamiste aujourd’hui animée par des jeunes se réclamant toujours de l’Imam, s’est prononcée et donc, logiquement, contre les autorités de la Transition.
Dans un communiqué rendu public ce mercredi soir, la CMAS de l’Imam Mahmoud DICKO a tenu à rappeler :
«Ce jour, 18 Août 2021 marque la première année de la chute du régime du président Ibrahim Boubacar KEITA » et que la « lutte héroïque avait été enclenchée par le peuple Malien afin de tourner la page de la mauvaise gouvernance, du népotisme et du clientélisme. (que) cette révolution populaire du peuple Malien a été parachevée par les militaires le 18 Août 2020 pour l’avènement d’un nouveau Mali ».
Toutefois, la CMAS estime: «une année après la prise du pouvoir par les militaires, la CMAS a le regret de constater qu’après la chute de l’ancien régime, le même système de gestion demeure.
L’anniversaire de cet événement offre à la CMAS, actrice majeure du changement, l’occasion de faire un bilan.
C’est avec amertume que nous disons aux autorités de la transition que le peuple est resté sur sa faim et que le bilan de leur gestion ne comble pas les attentes.
Cependant, nous leur demandons d’user des quelques mois qui restent de la transition pour aller vers la rupture tant souhaitée par le peuple malien et faire de la refondation une réalité ».
Le plus virulent des leaders de la CoFoP, le Dr Oumar MARIKO n’avait pas mâché ses mots lors de son point de presse, la veille du 18 août. Lors de sa conférence de presse, le président de SADI avait estimé que les revendications populaires qui ont fait partir IBK ont été jetées dans les poubelles.
« Alors, il ne faut pas nous parler de la Transition ou de reformes. Une Transition c’est de quitter un état inférieur pour un état supérieur, un changement qualitatif… Nous sommes dans un processus de Transition qui a bloqué les révolutions du peuple malien. Ses revendications ont été prises en otage par les cinq Colonels et une partie du Comité Stratégique du M5-RFP. C’est pourquoi ça ne marchera pas. Nous ne sommes pas à une Transition, nous sommes dans l’accaparement et la prise en otage du combat de notre peuple. C’est pourquoi le peuple malien ne se taira pas. Il peut sommeiller, mais il va se réveiller. Et son réveil sera douloureux ».
L’ancien Premier ministre d’IBK, Moussa MARA, a choisi cette date pour faire une énième visite de deux jours au Ghana au cours de laquelle il a rencontré, ce mercredi 18 août, la communauté malienne dans sa diversité.
D’abord l’ambassade du Mali où il a eu des échanges avec l’ambassadeur et son équipe.
Ensuite les différents leaders communautaires des Maliens du Ghana qui forment la seconde plus grande composante de la diaspora malienne après celle de la Cote d’ivoire. L’ancien Premier ministre a demandé à chacun de prier pour le pays et de s’impliquer en vue de la sortie de crise.
Il a aussi, au cours de sa visite, rencontré, et c’est à son honneur, une délégation de l’Association des étudiants maliens au Ghana et à laquelle il a donné des conseils pour mieux servir les centaines de jeunes étudiants présents dans ce pays frère.
Quant à Housseini Amion GUINDO dit Poulo, plusieurs fois ministre sous IBK, en visite aussi à l’extérieur, il a estimé :
«Ce 18 août 2021 symbolise le 1er anniversaire de la transition. Cependant, force est de constater que le peuple attend toujours avec impatience les promesses qui ont justifié ce coup de force contre la démocratie.
À ce jour, rien de palpable ni de visible présageant un meilleur avenir pour le peuple qui continue de souffrir. Il urge d’en sortir pour mieux envisager l’avenir.
Que des actes soient posés allant dans ce sens ! »

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info-Matin

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