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Année scolaire 2013/2014 : les défis à relever sont immenses

L’éducation est une des priorités ardentes de la nouvelle administration. Chaque année, le contribuable Malien et ses partenaires mettent des milliards de FCFA dans la confection de manuels scolaires qui ne quittent même pas l’imprimerie. Alors que chaque élève pourrait étudier sur son livre, ils sont trois à se partager un seul livre.

Mme Togola Jacqueline Nana

Le Mali, c’est aussi plus de 20 ans d’un système éducatif totalement détruit, plus de 70% d’échec au Bac et plus de 65%au DEF en 2012.

 

Les stratégies d’éducation devront répondre aux préoccupations de toute la population malienne et en priorité, défendre le droit à l’éducation des filles et des garçons, y compris ceux appartenant aux groupes les plus vulnérables et faire progresser l’alphabétisme des femmes et des hommes sur toute l’étendue du territoire national. Des mesures appropriées devront être prises y compris des dispositions spéciales pour faire face aux besoins éducatifs des populations déplacées mais également à celles restées en territoire occupé en matière d’éducation de base, d’alphabétisation et d’enseignement général.

 

Un dialogue politique devra être mené avec les partenaires de l’éducation (syndicats, collectivités, parents d’élèves), les Partenaires Techniques et Financiers, les organisations non gouvernementales et la société civile pour la bonne réussite de l’année scolaire et le bon déroulement des examens. La mise en place d’un programme de scolarisation accéléré (cours de rattrapage) permettra de scolariser les enfants âgés de 8 à 12 ans. D’autres mesures sont prévues tel que le programme d’alphabétisation et de formation professionnelle pour les enfants âgés de 9 à 15 ans et la mise en place d’un programme vigoureux d’alphabétisation et de formation qualifiante aux métiers.

 

En dépit d’un contexte très difficile, le Mali devra mettre tout en œuvre pour que chaque enfant ait accès à l’éducation y compris au nord du pays. Les défis à relever sont immenses. Quelques 800.000 enfants en âge scolaire affectés par la crise n’ont pas accès à l’éducation et ont besoin d’une approche pédagogique adaptée et près de 1.200.000 enfants âgés de 8 à 15 ans non scolarisés ont besoin de programme-guide pour intégrer et compléter l’éducation de base. Par ailleurs, 2486 écoles doivent être réhabilitées (construction de nouvelles salles de classe, mise en place de cantines scolaires, fourniture d’équipements et de matériels pédagogiques). Les directeurs de ces écoles et 12578 enseignants ont besoin d’être formés à l’éducation en situation d’urgence.

 

Les actions à réaliser porteront sur la dotation des enfants de l’école fondamental d’un kit d’enseignement pour l’année scolaire 2013/2014 afin de soulager les parents de ces élèves de frais scolaires supplémentaires, la mise en place d’abris provisoires pour accueillir les élèves qui n’ont plus de bâtiments scolaires et l’acquisition de mobiliers scolaires pour compenser le pillage et mettre en place un dispositif de prise en charge psychosociale des enfants affectés par le conflit et exposés aux violences et  d’autres abus.

 

Quant au retour des enseignants au Nord, il est basé sur le volontariat. Une campagne de communication est entrain d’être menée pour susciter un retour massif, sinon conséquent des enseignants. Pour atteindre ce résultat, il leur est alloué une prime de zones (touchées ou affectés par le conflit) et un mécanisme permettant le versement ou le remboursement rapide des frais de transport est mis en place ainsi qu’une formation pour une remise à niveau des enseignants. Un fond de roulement en appui aux écoles communautaires est également envisagé afin d’assurer le maintien du fonctionnement des enseignements dans ces établissements mais aussi pour accroitre la scolarisation des enfants surtout les plus vulnérables.

 

Améliorer l’enseignement supérieur

Dans le cadre d’une stratégie d’urgence pour l’enseignement supérieur dont les problèmes récurrents ont été aggravés par la crise et de manière à assurer la stabilité d’un secteur social volatile, le plan d’actions d’urgence du secteur comporte quatre axes stratégiques.

 

Il faut, tout d’abord, améliorer la gouvernance. L’application de la réforme de l’enseignement supérieur, l’autonomie des établissements, la mise en œuvre d’un système d’information et de gestion commun aux institutions de l’enseignement supérieur devront améliorer le fonctionnement des cinq universités de Bamako et celui des grandes écoles.

 

Les trois autres axes ont trait à l’amélioration de la qualité de l’offre de formation ainsi que la diversification et la professionnalisation des filières, au développement de l’usage pédagogique des nouvelles technologies et à la décentralisation de l’enseignement.

Le coût total des actions est évalué à 125 milliards de FCFA et les besoins de financement à rechercher à 85 milliards de F CFA.

 

Ahmed M. Thiam

Source: Le 26 Mars

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