Plus d’une soixantaine de Maliens sont détenus dans des centres carcéraux dans la capitale angolaise. L’information qui circulait depuis quelques jours a été confirmée par le ministre des Maliens de l’extérieur.
C’était à la faveur du traditionnel point de presse du gouvernement. Selon le ministre les autorités maliennes ont opté pour une gestion régionale de cette affaire puisque des ressortissants d’autres pays voisins sont également détenus. La situation des Maliens d’Angola était le principal sujet du briefing hebdomadaire du Porte-parole du gouvernement. Cet exercice intervient à la veille de l’adoption, en Conseil de ministres, d’un projet de loi relative à la Politique nationale en matière de l’intégration africaine.
A l’origine, explique le ministre des Maliens de l’Extérieur « l’opération était destinée à l’assainissement du secteur économique angolais en proie à des difficultés . Elle visait toutes les nationalités y compris les Angolais, pourvu que vous n’ayez pas de documents ou que vous ne payez pas vos impôts. Le ministre indique qu’il ressort des informations recueillies sur place par l’Ambassade du Mali en Angola et le conseil de base des maliens d’Angola que 65 Maliens sont détenus dans le centre de rétention à Luanda, la capitale angolaise.Toutefois le président de l’association malienne des expulsés AME indique de son coté que « le nombre de maliens en détention en Angola pourraient être plus élever que les chiffres avancés par le ministre ». Ousmane Diarra ajoute cependant que « la médiatisation du sujet a permis de calmer légèrement les arrestations et les mauvais traitements ».
Un Comité de crise a été installé au niveau du ministère des Maliens de l’Extérieur pour « suivre de près » la situation des 34 000 maliens d’Angola dont seulement 8 000 détiennent la Carte NINA.Face à cette « préoccupante situation d’Angola » que certains de la sous région qualifient « de tortures et sévices inhumains et dégradants sur des expatriés » , le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine affirme qu’à la suite des échanges de haut niveau avec les Présidents guinéen, sénégalais et mauritanien, les autorités maliennes ont opté pour une gestion « collégiale » avec les autorités de ces pays dont les ressortissants sont aussi concernés. Cette option permet, selon Yaya Sangaré, de ne pas faire de cette affaire une question exclusivement malienne et d’éviter surtout de braquer davantage les lanternes sur nos compatriotes. En fin, le ministre Sangaré conclut que l’Ambassade du Mali en Angola et le Conseil de base des Maliens d’Angola ont reçu l’aval du gouvernement pour apporter une assistance aux compatriotes en détention et de recenser tous les Maliens candidats au retour. Selon le ministre des vols de rapatriement sont prévus avec l’aide de l’Organisation Internationale de la Migration, au cas où les autorités angolaises mettront en exécution leur «menace d’expulsion » des étrangers.
ST