L’arrivée des militaires au pouvoir a suscité un véritable enthousiasme pour des milliers de Maliens qui ont soif de changement, changement de gouvernance, de sécurité, changement au sein du panier de la ménagère. Trois ans après sa rectification, la Transition continue son petit bonhomme de chemin au grand dam des militaires qui se sont accaparés au sein de tous les leviers du pouvoir et ses soutiens de circonstance.
Dans la foulée des trois ans de la rectification de la trajectoire de la Transition, le M5-RFP tendance Choguel Maïga a fait un mémorandum accablant qui confirme le Premier ministre malgré ces hohaho et popapo n’est au courant de rien de ce qui passe dans le pays.
On peut déduire qu’avec son mémorandum, le M5-RFP se range dans l’opposition. Le document a étalé au grand jour les dissensions entre le Premier ministre et les militaires. Ce n’est pas le grand amour et un climat de méfiance et de suspicion semble s’installer entre les deux parties. Dans ce cas, il faudrait s’attendre à un remaniement gouvernement dans les prochains jours ou semaines.
En cette veille de célébration des trois années de la rectification de la Transition, les Maliens sont incrédules quant aux bilans et les perspectives pour sortir de cette Transition sans fin.
“Certes, tout n’est pas rose, pour moi cette Transition va dans la bonne direction. En trois ans de Transition les militaires au pouvoir ont opéré des choix stratégiques sur tous les plans. C’est grâce à ces choix stratégiques que nous avons pu chasser la France et la Minusma qui nous ont empêchés de récupérer la ville symbolique de Kidal. Aujourd’hui l’un des bilans phares de la rectification de la trajectoire de la Transition, c’est le fait que le Mali ne fait plus partie de la Cédéao qui a imposé des sanctions inhumaines contre le Mali. Les perspectives qui se dressent pour cette Transition sont claires sauf pour ceux qui sont de mauvaise foi. L’une des premières perspectives de cette Transition, c’est d’abord stabiliser le pays avant d’aller aux élections pour que le prochain président qui sera élu puisse trouver un pays sur des bonnes railles”, analyse un partisan.
Si pour ce pro Transition, le bilan de l’an trois de la rectification de la trajectoire de la transition est assez lisible et satisfaisant, pour les challengers le bilan est mitigé et même Assimi peut défendre ce bilan catastrophique.
“Aucun Malien saint d’esprit ne peut dire aujourd’hui que le bilan de Transition satisfaisant. Durant ces trois ans, le pays s’est considérablement enlisé à tel point que le Mali est devenu un Etat paria. Quand on se réfère à la feuille de route du Plan d’action du gouvernement de la Transition, peu d’actions ont été réalisées à tel point que même le Premier ministre de Transition ne peut plus défendre sa politique générale devant le CNT parce qu’il n’y a rien à défendre. L’isolement de notre pays par rapport à la communauté internationale, s’embourbe davantage. Cet isolement a comme conséquence l’arrêt de beaucoup d’aides financières et les bailleurs de fonds qui plient bagages.
Le Mali Kura, tant vanté lors de la rectification de la trajectoire de la Transition, ne cesse d’être une utopie aux yeux de certains Maliens. Car, les mêmes pratiques anciennes continuent toujours comme la mauvaise gouvernance, les scandales, des surfacturations, la corruption et l’impunité à ciel ouvert.
Avec la grave crise énergétique, beaucoup d’entreprises ont mis la clé sous la porte du fait que la Société énergie du Mali ne parvient plus à fournir de l’électricité. Ce tableau presque catastrophique des trois ans de la rectification de la trajectoire de la Transition de notre pays nécessite comme perspectives une nouvelle équipe gouvernementale qui va s’attaquer aux vrais problèmes des Maliennes et des Maliens de l’intérieur comme de la diaspora qui se battent pour réussir et subvenir à leurs besoins essentiels. Cette nouvelle équipe gouvernement aura comme tâche essentielle de mieux tenir et redresser le gouvernail du bateau Mali pour sortir de cette Transition”, évoque un détracteur de la Transition.
Ousmane Mahamane