A l’entame des propos, le porte-parole, Chérif Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun Haïdara dira que la récupération de Kidal, il y a un an, le 14 novembre 2023, un moment historique que l’ensemble des Maliens devrait célébrer dans une communion d’esprit et ferveur populaire, a été malheureusement détourné, le 16 novembre 2024, sous le prétexte fallacieux d’une clarification de la situation politique, pour se transformer en une proposition de réorientation du pays. “Ce subterfuge n’est en réalité rien d’autre qu’un lancement de candidature politique opportuniste de l’actuel Premier ministre, Monsieur Choguel Maïga. Une telle démarche qui ternie l’image de notre pays, éclabousse notre victoire, est une trahison de la confiance du Président et, plus encore, un mépris flagrant envers l’intelligence et la dignité du peuple Malien”, a-t-il poursuivi. Selon lui, il est déplorable de constater qu’en ces instants de mémoire, des ambitions personnelles prennent le pas sur l’intérêt collectif, et que l’on tente de manipuler les espoirs légitimes des Maliens au service de stratégies de pouvoir. Et d’ajouter que cette manœuvre ne fait que diviser et semer la confusion au moment où notre pays a le plus besoin de clarté, de solidarité et de cohésion.
“Car, en ce jour où nous honorons les héros de la libération, il est crucial de nous rappeler ce qu’ils ont défendu : non seulement la fin de l’occupation, mais aussi un idéal de liberté, de dignité et d’unité nationale. Et il est de notre devoir, à nous, citoyens Maliens, de préserver cet héritage, non pas pour des calculs électoraux ou des querelles de partis, mais pour l’amour profond et sincère de notre pays, le Mali. Un amour du pays qui transcende les intérêts partisans et nous pousse à défendre les valeurs essentielles qui font la grandeur de notre nation : la solidarité, la justice, la transparence et, bien sûr, le patriotisme”, a-t-il fait savoir. A l’en croire, le véritable patriotisme, ce n’est pas celui qui se nourrit de slogans et de promesses vides, mais celui qui se forge dans le respect des principes fondamentaux de notre nation, celui qui se traduit par un engagement concret pour le bien-être de notre peuple, pour l’avenir de nos enfants, pour la protection de notre souveraineté et de notre dignité.“Aujourd’hui, nous devons plus que jamais nous élever au-dessus des petites manœuvres politiques et rappeler que la réorientation de notre pays ne se fera pas par des coups de communication ou des ambitions opportunistes, mais par un rassemblement sincère, ancré dans les valeurs qui ont fait la force et la grandeur du Mali”, a laissé entendre Haïdara.
Pour lui, ces valeurs, ce sont celles de l’amour de notre nation, de la solidarité entre ses citoyens, de la justice sociale et de la transparence dans nos institutions. Et de poursuivre que c’est avec un profond sens du devoir et du patriotisme que les Maliens doivent s’engager pour un avenir commun, fondé sur des principes d’intégrité, de respect et d’unité, afin de garantir que le Mali continue d’être une terre de liberté, de dignité et de fierté pour toutes et tous.
«En ce jour de commémoration de la libération de Kidal, nous exprimons notre profonde gratitude et notre admiration envers nos soldats, ces héros invisibles qui se battent chaque jour, loin de chez eux, pour défendre nos valeurs face au terrorisme, à l’extrémisme et à l’obscurantisme. Leur engagement, leur détermination et leur courage dans les moments les plus difficiles témoignent de l’esprit indomptable qui anime nos FAMa», s’est-il réjoui.
Il a saisi l’occasion pour répondre au Premier ministre en rappelant “qu’alors que nous rendons hommage aux sacrifices de ceux qui ont combattu pour notre liberté et notre dignité, nous devons aussi faire face à une situation qui, à mon sens, ne saurait être ignorée. A l’occasion de ces commémorations, un discours a été prononcé par le Premier ministre, un discours qui soulève des questions légitimes et auxquelles il nous faut répondre avec toute la clarté et la détermination qui s’imposent”.
Et d’ajouter que ce même Premier ministre, qui pendant toute la durée de la Transition a défendu sans relâche le gouvernement en place, a choisi aujourd’hui pour critiquer publiquement les choix et les actions de ce même gouvernement en dénonçant la situation politique interne et les manquements dans la gestion des engagements internationaux, alors même qu’il affirmait, il y a encore peu, que le chronogramme imposait de la patience et de la rigueur. A cet effet, il a invité le Président de la Transition de prendre pleinement acte des actions du Premier ministre. Car, dit-il, une séparation s’avère préférable à ce stade.
Kassoum Théra