Sommés par le Gouverneur du district de Bamako de déguerpir des endroits qu’ils occupent malgré les autorisations qu’ils détiennent par devers eux, les revendeurs de carburant ont tenu une assemblée générale le samedi dernier, 3 septembre afin de dégager une ligne de défense de leurs intérêts et ceux des 3904 emplois que génèrent leurs activités.
Après l’opération musclée menée dans les différents quartiers de Bamako pour démolir les kiosques, hangars et autres installations commerciales dans les rues, Mme Sacko Ami Kane, Gouverneur du district de Bamako, a aussi exigé que les auvents des devantures des magasins soient démolis.
Comme si cela ne suffisait pas comme désagréments causés à l’activité économique d’une partie non négligeable de la population contrainte de vivre de la débrouille, elle ouvre un autre front très dangereux : la guerre contre les revendeurs de carburant.
En d’autres termes, elle a mis en demeure des points de vente de carburant de déguerpir au risque de voir leurs installations subir le même sort que celles des kiosques soulevés et écrasés par des bulldozers et des pelles mécaniques. Plus précisément, elle risque de recourir à la force publique si les concernés n’obtempèrent pas.
Il ne s’agit pas de ceux qui vendent du carburant dans des bidons ou avec des bouteilles placées sur des tables, mais même des stations-services appartenant à de grandes sociétés pétrolières connues des Maliens comme AB Oil, Golfa Service, Petro-Golf, Soyatt, Somayatt, Soleil services, Dia-Négoce, Yara Oil, Petro-Hann, Modibo Yara, etc.
En tout, 532 points de vente sont concernés par cette affaire et il faut imaginer ce que cela constitue comme désagréments. Non seulement au plan matériel et financier, mais aussi au plan social avec les multiples emplois qui seront ainsi perdus/
En effet, il nous revient que c’est pour expliquer à IBK cette situation que la décision a été prise, lors de l’assemblée générale de samedi dernier, de chercher à rencontrer le Président IBK. C’est la meilleure façon de lui faire comprendre qu’au moment où il met l’accent sur la création d’emplois dans le cadre de son programme, cette opération de déguerpissement de leurs stations provoquera la perte de 3 904 emplois recensés chez les différents opérateurs menacés par l’opération Ami Kane.
De toute façon, cette chasse aux stations d’essences tenues par les nationaux est comme pour ouvrir un boulevard aux grandes firmes étrangères, même si entre elles le climat est devenu malsain à cause d’histoires de dumping et de concurrence déloyale sur lesquelles nous menons des investigations à l’heure actuelle.
Karamoko Diarra
Source: sphynx
