«Je peins et sculpte les problèmes de la vie, l’harmonie dans les relations humaines et dans la nature», s’exprimait Amara Sylla dit Amsyl quand nous le rencontrions pour la première fois en 2000. Ce grand artiste a perdu, dimanche dernier, la dernière bataille qu’il livrait, à l’Hôpital Mère Enfant (Luxembourg), contre un accident vasculaire cérébral (AVC).
Il a été accompagné, lundi, à sa dernière demeure par une foule de parents, amis et collègues. Ses funérailles se sont déroulées dans une intense émotion au domicile de son père à Quinzambougou, en présence de la ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Kadiatou Konaré.
Né le 7 mars 1951 à Bamako, Amsyl était un ancien photograveur de l’imprimerie, reconverti peintre et sculpteur. Après avoir longtemps bourlingué avec son père dans la sous-région, notamment en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Niger, au Ghana et au Libéria, l’artiste décida de s’inscrire dans une école, afin de décrocher un diplôme de comptabilité. Puis, il se retrouva à l’imprimerie pour faire de l’art appliqué. En réalité, c’est sa mère qui lui avait transmis le goût du travail manuel, avant de lui apprendre à coudre les tissus. Il acquérait alors la technique de la peinture et de la sculpture à l’imprimerie.
En novembre 2008, Amsyl était l’attraction de la Biennale internationale du Design de Saint étienne en France. Ses cornes, escabeaux, tables basses étaient une véritable découverte pour les visiteurs professionnels et amateurs.
Il présenta une ou deux petites pierres de grès rouge et noir, si belles. Quant à sa grosse pierre de 173 kg, elle est restée à Saint étienne à la Cité du Design et attend un preneur. Amsyl exposait ses œuvres en trois lieux différents. D’abord, dans son atelier «Lubama» à Magnambougou, au Bla Bla bar à Badalabougou et dans un musée à Bruxelles (Belgique). Il avait aussi participé à des expositions en Côte d’Ivoire, au Bénin et en France.
Youssouf DOUMBIA
Source: L’Essor