S’il y a aujourd’hui un ministre de la République dont le président Ibrahim Boubacar Kéïta est fier, c’est bien Amadou Koïta. Le jeune ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne « mouille le maillot » ouvertement et publiquement, au double plan politique et de l’action gouvernementale et au détriment de sa propre image. Les critiques, les manquements de respect à son égard et même souvent les injures voilées ne le détournent de sa fidélité envers Ibrahim Boubacar Kéïta. Sa conviction ? C’est que l’homme doit aller jusqu’au bout de ses engagements.
Il s’est engagé « pour le meilleur et pour le pire » avec la Majorité présidentielle et avec le président IBK dont il n’a jamais douté du patriotisme et de l’amour pour le Mali. Dans l’émission « Politik » d’Africable télévision du dimanche 28 janvier 2018, le ministre Koïta, a défendu avec courage, abnégation et arguments solides à l’appui, le bilan du président IBK. Il a visiblement convaincu l’opinion au vu des commentaires positifs qui ont envahi les réseaux sociaux et la ville de Bamako dès le lendemain et jours suivants. Soixante douze heures plus tard (mercredi 31 janvier 2018), Koïta est promu Porte-parole du Gouvernement. Récompense du mérité ou nomination stratégique à moins de six mois de l’élection présidentielle ? Toujours est-il qu’Amadou Koïta, se référant au bilan d’IBK, souhaite que le président rempile, pour un second mandat. « Pour l’honneur du Mali » et « Pour le bonheur des Maliens » !
Dans l’après-midi du mercredi 31 janvier 2108, l’opinion nationale et internationale apprend que le nouveau Porte-parole du Gouvernement s’appelle Amadou Koïta. Systématiquement, certains analystes et observateurs de la scène politique renvoient et lient cette promotion à la prestation (très appréciée) du président du parti PS Yeleen Kura 72 heures plus tôt sur le plateau d’Africable télévision. A l’occasion le ministre de la Jeunesse et de la construction citoyenne avait défendu vaillamment le bilan du premier mandat d’IBK, invitant le président « de tous les Maliens » à briguer la Magistrature suprême en cette année 2018. Mais, d’autres pensent plutôt à une nomination stratégique à l’approche du scrutin présidentiel, un moment où le gouvernement et la Majorité présidentielle ont besoin d’un vrai maître de la parole, d’un harangueur de foules et d’un homme qui maîtrise tous les dossiers de la République et toutes les réalisations du président IBK.
Tous conviennent cependant qu’IBK n’est pas homme à accorder une confiance hypocrite en quelqu’un, ni d’avoir une estime aveugle pour cette personne. C’est dire qu’Amadou Koïta est un grand bosseur dans le Gouvernement (où il n’a jamais déçu) et un atout politique déterminant pour l’avenir immédiat du président IBK pour qui, il se dit prêt à tout. Extrait de son passage remarqué sur Africable télévision :
Actualité oblige, l’émission a eu lieu à un moment où la situation sécuritaire était marquée par un flot d’attaques terroristes meurtrières au nord et au centre du pays, plus précisément à Youwarou, Boni, Soumpi, Ménaka. Réaction du président du parti PS Yeleen Kura (au nom duquel il était invité) : « Des hommes sans foi, ni loi qui tentent de déstabiliser notre pays, qui veulent remettre en cause le vivre ensemble, remettre en cause la cohésion, remettre en cause les fondements de notre Etat continuent encore de frapper malheureusement. Je voudrais joindre ma voix à celle du président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita, père de la nation, qui était à Boni pour présenter ses condoléances au nom de la nation malienne aux familles des victimes. Je voudrais joindre ma voix à celle du président de la République pour présenter mes condoléances les plus attristées aux familles des victimes civiles et militaires. Dire que quand l’intérêt national est en jeu, le devoir recommande à ce que tous les patriotes se retrouvent. Aujourd’hui, tous les Maliens doivent se donner la main. Aujourd’hui, la patrie a besoin de tous ses enfants, le drapeau malien a besoin de tous ses enfants. Et dire à ces ennemis du Mali, à ces ennemis de la civilisation, à ces ennemis de la démocratie, à ces ennemis de la paix qu’ils n’auront pas raison sur nous. Comme le dit l’autre, la grandeur d’une nation est à l’échelle de ses malheurs. Notre capacité de résilience est encore plus forte. Nous allons rester unis, nous allons nous donner la main. Aujourd’hui, nous savons tous que le Mali vient de loin. Aujourd’hui, nous savons tous que notre armée monte en puissance. Aujourd’hui, nous savons tous que dans les jours à venir le G5 Sahel doit également monter en puissance. Voilà qu’aujourd’hui, ces ennemis, ces hommes qui n’ont aucun projet, continuent de donner la mort. Mais ils ne pourront pas affecter notre moral ».
On pourrait penser que cette dégradation de la situation sécuritaire est due à un manque d’équipement de l’Armée et à la démoralisation des troupes. Non, répond Koïta, qui argumente que, au contraire, l’Armée monte en puissance et le moral des troupes remonté à bloc : « …, nous sommes en train de travailler pour le Mali, de poser des actes. Nous avons posé des actes pour la montée en puissance de l’Armée. Le président IBK a hérité d’une armée piteuse. Aujourd’hui, grâce à la Loi d’orientation et de programmation militaire, notre armée est en train d’être équipée en moyens de transport aérien, en moyens de transport terrestre. Grâce à cette Loi d’orientation et de programme militaire, les conditions de travail et de vie des militaires s’améliorent, le moral de la troupe se relève. Malgré la situation difficile, l’Etat est en train de poser des actes afin d’améliorer les conditions de vie des forces de sécurité….Aujourd’hui, nous sommes tous fiers de voir que l’Armée se reprend, s’équipe. La prise en charge de l’indemnité compensatrice de logement coûte à l’Etat malien un budget de près de 15 milliards FCFA. Il y a l’augmentation de la prime d’opération qui est passée de 6 000 FCFA à 50 000 FCFA. Il y a aussi l’harmonisation de la prime de risque au taux de 15 % et transposée à l’indice salariale. Il y a la construction de 1 500 logements sociaux pour les forces armées et de sécurité. Si hier un militaire tombait sur le terrain de combat, sa famille n’avait droit qu’à un sac de riz et une enveloppe de 50 000 FCFA. Grâce à la volonté politique du président Ibrahim Boubacar Kéita à travers la Loi d’orientation et de programmation militaire, aujourd’hui, un militaire qui tombe pour le Mali, sa famille bénéficie d’un traitement de 10 ans de salaire. Les grands blessés bénéficient d’un traitement de 5 ans de salaire. C’est la même chose au niveau de la Police. Et cela a été concrétisé le 20 janvier 2018 lors du 57e anniversaire de l’Armée malienne, le président Ibrahim Boubacar Kéita a remis des chèques. Tous les policiers et les sapeurs-pompiers ont bénéficié d’une augmentation de salaire. La Loi d’orientation et de programmation pour la sécurité est une loi qui coûte à l’Etat malien 446 milliards FCFA. Cela veut dire que des efforts sont consentis par le gouvernement du Mali pour faire de notre armée celle qu’elle ne devrait jamais cessé d’être ».
Pourtant, les actes terroristes s’intensifient malgré la signature de l’Accord de paix d’Alger. La réponse de Koïta ne varie pas par rapport à la conviction de tous les hommes d’Etat et spécialiste de la matière : le terrorisme ne se gagne pas en seul jour, ni par une entité seule, quelle qu’elle soit : « Aujourd’hui, tous les Maliens doivent se donner la main. Aujourd’hui, tous les patriotes maliens doivent être ensemble, aujourd’hui toutes les populations, partout où elles sont, doivent être des réservistes parce que les terroristes sont parmi nous, ils sont dans nos familles, ils sont dans nos villages. Chaque Malienne, chaque Malien, est appelé à la défense de la patrie en donnant le renseignement qu’il faut aux forces armées et de sécurité qui ont retrouvé le moral. Nos forces armées et de sécurité, à travers la Loi d’orientation et deprogrammation militaire ont eu les équipements nécessaires pour contrer le fléau qu’est le terrorisme. Mais le terrorisme est difficile à combattre, même la première puissance du monde, les Etats unis d’Amérique, en subissent. Mais notre volonté est là, nous ne nous laisserons jamais abattre car nous savons que la vérité est toujours de notre côté. Nous savons que le bien a eu toujours raison du mal. Nous savons également que le peuple malien est une grande nation. Nous sommes les héritiers d’une grande nation et nous allons faire en sorte de rester ces dignes héritiers. Le travail est en train d’être fait, des actions sont en train d’être menées ».
Quand est-il du bilan global du président Ibrahim Boubacar Kéïta ? Au cours de l’émission, Amadou Koïta a passé en revue plusieurs acquis du régime dans les secteurs de l’Agriculture, de l’Emploi, de l’Energie, du Sport, de la Défense nationale, de la Sécurité etc. : « Je sens que l’équipe qui travaille avec le président IBK travaille pour le Mali, pour le développement du pays. Cette équipe donne le meilleur d’elle-même. Et tout ce qu’elle pose comme acte, elle le fait pour le Mali. C’est aux autres de nous évaluer. Le peuple malien apprécie. Le bilan qui n’était pas là au début est là aujourd’hui. Et je suis comptable de ce bilan ».
Alors, IBK est-il candidat en 2018 ? Amadou Koïta : « C’est notre souhait… ».
Sékou Tamboura
Source: Infos Soir