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Alpha et IBK, main dans la main pour réactiver Fomi et le chemin de fer Conakry-Bamako

Le président malien, Ibrahim Boubacar Kéita, a regagné son pays ce mercredi 12 mars après avoir passé trois jours de travail  avec son homologue guinéen, Alpha Condé. Les échanges entre les deux hommes d’Etat ont essentiellement porté sur des questions d’intérêt commun relatives à la coopération bilatérale, à l’actualité africaine et internationale.

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Peu avant son départ, Alpha Condé et IBK ont animé un point de presse au cours duquel, ils ont réaffirmé leur volonté de réactiver rapidement le projet de construction du barrage hydroélectrique de FOMI ainsi que celui relatif à la ligne ferroviaire qui relierait Conakry à Bamako via Kankan.

Parlant des relations entre la Guinée et le Mali, l’on a souvent coutume de rappeler que ces deux pays restent quasiment  liés par la nature, par tout, l’histoire, la géographie, la sociologie, la culture…  Mais en réalité, les  importants projets d’intérêt commun devant donner un sens réel à ce  rapprochement naturel entre ces nations, restent peu développés, sous exploités sinon dérisoires. Au regard des énormes potentialités et possibilités dont regorgent ces deux pays et qu’on peut pourtant mettre en valeur au bénéfice de leurs populations respectives.

Conscients donc de cet déficit notoire qui caractérise les relations entre la Guinée et le Mali, les présidents Alpha Condé et Ibrahim Boubacar Kéita veulent s’appuyer sur des mégaprojets économiques d’envergure régionale pour donner tout son sens et toute l’ampleur à cette coopération.

En tout cas, le président guinéen, Alpha Condé, n’a fait l’ombre d’aucun doute quant à sa détermination à réaliser cet objectif. Il a annoncé à la presse qu’il a décidé, avec son homologue malien, de tenir  désormais des réunions régulières tantôt à Bamako tantôt à Conakry pour le suivi des différents accords signés à la suite de cette visite d’IBK en Guinée.

Dans le domaine de l’énergie et de l’hydraulique comme l’indique le communiqué final, les deux parties ont signé un protocole d’accord pour la création d’un comité interministériel de concertation pour la mise en œuvre du projet  de  barrage à but multiple de FOMI.

Toujours dans le même sillage, Alpha Condé et IBK ont demandé à ce que leurs deux gouvernements accélèrent  le processus de ratification de la convention-cadre de coopération entre les huit Etats tributaires des eaux et massifs de Fouta Djallon. Ils encouragent également une  étroite coopération entre la Guinée et le Mali pour l’électrification rurale dans les zones frontalières.

Par ailleurs, ils ont rappelé la nécessité d’encourager le développement rapide des barrages de Koukoutamba, Boureya et Bassa en mode de financement PPP tel qu’envisagé par le Haut-Commissariat de l’Organisation de la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS).

Selon le président Alpha Condé, citant certaines indications de spécialistes, l’aménagement  du barrage FOMI peut permettre à la Guinée de faire une irrigation de  plus de 4 mille hectares contre 100 mille hectares pour le Mali avec une facilitation de la navigation sur le fleuve Niger mais aussi permettra la création d’un grand lac.

Dans le domaine des transports, Alpha Condé et IBK ont réaffirmé leur volonté de poursuivre des actions initiées en vue de favoriser l’intégration de leurs économies, de faciliter la libre circulation des personnes et des biens et d’assurer la fluidité du trafic sur des corridors routiers.

A cet effet, un protocole d’accord relatif au projet d’interconnexion ferroviaire Conakry-Kankan-Bamako a été signé. Il a été aussi mentionné au cours des échanges entre les deux dirigeants, la nécessité de relancer le transport fluvial entre le Mali et la Guinée y compris par le dragage du lit du fleuve Niger.

La création d’une compagnie sous-régionale de transport aérien  a été évoquée par les présidents guinéen et malien comme un moyen  qui pourrait résorber le déficit de ce secteur au niveau de la sous-région.

Dans le domaine des travaux publics, ils penchent pour une réhabilitation du réseau routier Conakry-Bamako et une relance des projets de construction des transversales Dinguiraye-Mali.

S’il est une évidence que la coopération entre les deux pays est riche de beaucoup d’accords non exécutés, Alpha Condé rassure que cette fois-ci qu’au-delà de simples actes de signature de protocoles, il s’est agi lors de cette visite d’IBK en Guinée, de prendre les dispositions concrètes.

Parlant des financements de ces projets, il soutient qu’ils mèneront ensemble des actions communes pour mobiliser les ressources nécessaires auprès des bailleurs de fonds bi et multilatéraux.

‘’Vous savez que les organisations financières sont plus favorables aux projets inter Etat qu’aux projets uniques des Etats. Mon frère et moi, nous allons prendre notre bâton de pèlerin pour trouver rapidement ces financements.  En ce qui concerne le barrage FOMI, il y a déjà trois millions de dollars qui ont été mis à disposition par la Banque Mondiale pour les études de faisabilité… Donc, il s’agit pour nous de trouver les financements de ce barrage et de chercher des partenaires pour le financement du chemin de fer.

Dans le secteur de l’énergie et de l’hydraulique,  Alpha Condé et IBK misent sur d’autres projets hydro-énergétiques comme celui sur le fleuve Sénégal à travers l’OMVS.

‘’Nous allons œuvrer pour que nos deux Etats, avec les autres frères du Sénégal et de la Mauritanie, pour  qu’on accélère la construction des trois barrages dont on a parlé et qui sont quand même extrêmement importants. Puisque l’hydraulique coûte moins cher. Si nous voulons que nos populations aient accès au courant à un prix abordable, il faut qu’on favorise l’hydraulique. Donc, les ministres sont appelés à se rencontrer régulièrement et nous-mêmes nous suivrons de très près la réalisation de ces projets. Nous avons toujours lutté pour l’unité africaine depuis que nous étions jeunes. Maintenant que nous sommes aux commandes, il est évident que nous accélérerons les choses pour que les autres pays africains suivent », a martelé le numéro un guinéen.

L’accent a été mis sur d’autres facettes de la consolidation de cette coopération guinéo-malienne. C’est le cas par exemple de la sécurité le long des frontières entre les deux pays. A cet effet, ils envisagent de mettre sur pied des patrouilles communes à leurs frontières et dont les modalités seront déterminées par les services compétents malien et guinéen de défense  et de sécurité.

« C’est vrai que le problème de la sécurité est très important. Nous avons longuement échangé pour voir comment nous pouvons faire des patrouilles communes à nos frontières. Donc, nous allons donner l’ordre à nos ministres de la Défense et aux forces de sécurité de se concerter pour organiser ces patrouilles communes au niveau de nos frontières. Mais le plus important pour nous pour le moment, c’est d’apporter notre soutien pour que l’autorité du gouvernement malien soit rétablie sur l’ensemble du territoire malien », a-t-il souligné.

Camara Moro Amara & Sékou Sanoh

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