Selon le ministère allemand de la Défense, un avion de son armée de l’air qui était en route de Wunstorf en Basse-Saxe (Allemagne) vers la base de Niamey (Niger) a été interdit de survoler l’espace aérien du Mali, hier jeudi 20 janvier.
Curieusement, au moment où les avions de la MINUSMA étaient cloués au sol à cause de cette mesure, tel n’était pas le cas pour les appareils de Barkhane. Pourtant, le gouvernement malien avait, la semaine passée, dénoncé la violation de son espace aérien par un avion militaire de transport français A400M » Atlas « ayant assuré une liaison entre Abidjan [Côte d’Ivoire] et Gao [Mali], alors qu’il venait de fermer ses frontières en réponse aux sanctions prises à son égard par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [CEDEAO]. Hormis cet incident dû à une incompréhension – les avions militaires n’étant pas concerné par cette interdiction – aucun autre avion français n’a été interdit de voler dans l’espace aérien malien. Mieux, les mardi 18 et mercredi 19 janvier dernier, un avion militaire français » le Falcon de l’ET60 « – destiné au transport de personnalités et de troupes – a effectué des allers-retours entre Gao et Paris sans passer par Bamako et sans que cela ne soit dénoncé. Selon l’armée française, ses vols sont majoritairement mis à la disposition de l’armée malienne pour l’aider à prendre pied dans certaines de ses bases dans la zone des trois frontières.
Par ailleurs hier jeudi 20 janvier, l’armée de l’air allemande avait décrié l’interdiction par les autorités maliennes du survol de leur espace aérien pour l’un de ses appareils en l’occurrence un Arbus A400M en provenance de l’Allemagne et à destination de Niamey, au Niger. Finalement, il a fallu pour ce vol à bord duquel se trouvaient 80 militaires transiter par les Iles Canaries, en Espagne. L’armée de l’Air allemande qui affirme pourtant avoir eu une autorisation préalable du gouvernement malien, a prévenu dans un Tweet que « les faits seraient clarifiés ».
Les Occidentaux méditent sur leur soutien au Mali
Il y a lieu de rappeler que cela fera bientôt neuf ans que l’Allemagne est engagée sur le terrain malien. Le 27 juin 2013, le parlement avait approuvé cette participation allemande. Le mandat des forces armées allemandes est renouvelé chaque année par les députés. Le mandat actuel s’achève le 31 mai et les députés allemands envisagent de plus en plus une réduction de leur contingent de 1 100 soldats, pour la plupart basés à Gao. Cela, en raison des derniers développements de l’actualité malienne notamment la prolongation du délai de la transition censé prendre fin le 27 février prochain et surtout la présence réelle ou supposée » des mercenaires russes de la société de sécurité privées Wagner « . Même si de leurs côtés, les autorités maliennes ont démenti cette information évoquant plutôt des formateurs et instructeurs russes déployés dans le cadre de la coopération russo-malienne. En tout cas, cette affaire provoque un véritable tollé auprès des forces partenaires comme la Task Takuba dont plusieurs pays européens commencent à envisager à suivre les pas de la Suède qui a déjà annoncé le retrait de ces forces spéciales cette année. C’est l’avenir du soutien des Occidentaux au Mali qui semble se jouer avec la transition en cours.
Massiré DIOP
Source: l’Indépendant