Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a adressé dans une allocution télévisée ses traditionnels vœux de nouvel an aux Maliens. Mais dans cette allocation, il n’a pas dit un mot sur les élections générales surtout la présidentielle qui devrait conduire le pays à un retour à l’ordre constitutionnel normal.
C’est dans une allocution de 15 minutes sur les ondes de l’Office de radio télévision du Mali (ORTM) que le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta s’est adressé au peuple malien pour faire le point sur les réalisations de l’année écoulée dans les domaines de la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la lutte contre la corruption ou encore sur le secteur de l’énergie qui traverse une crise aiguë dans la fourniture de l’électricité qui cause des désagréments à la population.
C’était l’occasion aussi pour le locataire de Koulouba de présenter aux plus de 22 millions habitants, l’étude prospective du Mali à l’horizon 2063 qui a pour but de doter le Mali d’une orientation et d’une vision claire pour son avenir.
Pendant que la Transition est supposée se terminer ce mois de mars avec l’organisation de l’élection présidentielle à deux tours avec l’arrivée des civils aux affaires du pays, le chef de l’Etat n’a dit mot des élections présidentielle et législatives seront organisées. Pourtant certains Maliens attendaient que le président Goïta se prononce sur la tenue des élections, en donnant une nouvelle date claire à ces échéances électorales scrutées de près par tous les Maliens après le report sine die du premier calendrier établi pour ces élections de commun accord avec la Cédéao.
Le président de la Transition s’est juste contenté de dire qu’en 2024, les efforts tendant à retourner à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé ne faibliront point. Cette annonce a suscité l’émoi chez beaucoup de Maliens surtout au sein de la classe politique et les organismes qui appellent à l’organisation des élections qui espéraient voir que cette Transition prendre fin.
Mais au sein du gouvernement et du CNT, certains notifient clairement et à qui veut l’attendre que la démocratie vient après la sécurité. En clair : pas d’élections en vue pour cette nouvelle année 2024 étant donné que le budget des élections générales a été purement et simplement retiré de la Loi des finances que les membres du Conseil national de transition ont approuvé lors de la dernière session d’octobre 2023 consacrée au budget 2024.
Attendue lors du sommet du 10 décembre dernier pour se prononcer enfin sur le report de la présidentielle au Mali, la Cédéao s’est contentée d’une réaction a minima, déplorant les décisions prises unilatéralement en ce qui concerne la mise en œuvre du programme de Transition qui avait été convenu avec la Cédéao.
Ousmane Mahamane