Le devoir de mémoire est une valeur sacrée dans nos sociétés traditionnelles. Il impose à tous la reconnaissance, le sens des responsabilités et la réciprocité bienveillante face aux bonnes actions de notre prochain.
Cette valeur humaine n’existe pas dans les relations internationales me diriez-vous ? Et pourtant …
Ainsi lors de la cérémonie de présentation des lettres de créance en 1962, l’ambassadeur algérien de l’époque M. Ouzida a été accueilli en grande pompe avec tous les honneurs comme un frère, oui un « frère de combat ». Le président Modibo Keita a dit, à cette occasion, que le Mali est le prolongement de la terre africaine de l’Algérie. Les mots du président Modibo résonnent encore dans les mémoires pour
leur justesse et leur portée. La cérémonie prit fin avec la remise d’un fanion frangé d’or aux couleurs algériennes avec l’inscription « Reconnaissance de l’Algérie au frère Modibo KEITA » et d’un poignard au président Modibo KEITA, le bien le plus précieux du peuple algérien ! Des cadeaux appréciés à leur juste
valeur par le Président Modibo KEITA qui dira même que « c’est le meilleur présent qu’il n’ait jamais reçu ! ».
Ce n’est donc pas une surprise que ce soit encore le président Modibo Keita qui mena les négociations pour mettre fin à la guerre fratricide entre l’Algérie et le Maroc, ironiquement surnommée « Guerre
des sables ». Le traité signé à Bamako en 1963 entre le Président Ben Bella et le Roi Hassan II
en présence de l’empereur éthiopien Haïlé Sélassié, témoigne du respect et de la confiance mutuels entre les responsables de nos Etats.
La coopération entre l’Algérie et le Mali s’est ensuite renforcée dans plusieurs domaines permettant à des milliers d’étudiants maliens de faire leurs études dans le pays de Bouteflika le malien. Cependant force est de constater que la partie algérienne joue un double jeu pour servir ses intérêts stratégiques.
Elle s’est érigée en sponsors et parrain des terroristes . L’Algérie vient d’abattre un aéronef sans pilote des forces armées Maliennes à Tinzawatène, arguant que le drone avait franchi son espace aérien de 2 km. Une version battue en brèche par les autorités Maliennes. Le Ministre Malien de la sécurité et
de la protection lors de sa sortie sur les antennes de la télévision, a affirmé avec les coordonnées à l’appui que le drone a été abattu sur le territoire Malien. En effet, le drone des Fama surveillait, selon une
source proche de l’armée, une réunion des séparatistes et narcotrafiquants à Tinzawatène. L’Algérie dans son compagnonnage avec les terroristes depuis belle lurette a abattu le drone Malien dans le but de protéger ses bandits et affaiblir le Mali dans sa lutte contre le terroriste
international.
Il faut le rappeler qu’en décidant de recevoir les indépendantistes de la FLA (front de libération de l’azawad) qui ont fait allégeance aux terroristes sans consultation ou implication des autorités maliennes, l’Algérie est en train d’acter son choix de s’immiscer dans les affaires maliennes sous prétexte de
pacification du sud de son territoire.
Cerise sur le gâteau, la partie algérienne pousse le bouchon jusqu’à vouloir prendre la sécurité dans notre septentrion comme une priorité alors qu’elle a laissé s’installer des terroristes et bandits de
tout acabit quand l’Etat malien était faible.
C’est aussi vrai qu’en tant que garant du décrié « Accord de paix issu du processus d’Alger », l’Algérie peut mener des consultations informelles pour tenter de garder la main et revenir au-devant de
la scène en ce qui concerne le dossier malien mais de là, à organiser une rencontre sans les autorités maliennes, il y a une incohérence évidente !
L’Algérie a intérêt à revoir sa copie et revenir à de meilleurs sentiments En dépit des liens historiques, géographiques et séculaires, la réaffirmation de la puissance de l’Etat malien sur tout
le territoire national permettra de mieux sécuriser la longue frontière algéro-malienne.
Un ex-étudiant
malien en Algérie
Source : Oeil du Mali
