Les positions affichées par les uns et les autres, dessinent une ligne de fracture limpide sur la carte politique sur laquelle « participationnistes, d’un côté et boycotteurs, de l’autre vont se livrer bataille dont l’issue paraît néanmoins déjà entendue. Car les formations qui adhèrent à l’agenda électoral du président Tebboune, constituent aujourd’hui un large front, à en croire le président de l’ANIE qui s’est exprimé hier sur les ondes de la radio nationale.
Mohamed Charfi, avec son enthousiasme habituel pro élections a indiqué que pas moins de 619 dossiers de candidatures sont déjà retirés dont 456 par les partis politiques et 297 listes indépendantes. Et ce n’est pas encore fini, se félicite le président de l’ANIE qui parle de « conscience démocratique », par rapport à cette dynamique des candidatures. FLN, RND, Taj, en quête de rédemption, après avoir changé leurs vitrines respectives se trouvent être les plus engagés dans le processus électoral avec d’autres partis comme El Moustakbel, ANR, Jil Djadid, PRA, Talaia El Hourriet, pour ne citer que quelques-uns.
Du côté des islamistes, l’option participationniste est plus forte avec un MSP dont le chef, Abderazak Makri, juge que « le climat politique et économique n’est jamais aussi propice aux élections ». Makri a-t-il reçu des assurances pour lever subitement ses craintes et ses critiques par rapport aux élections?
La participation du MSP n’est pas de nature à plaire à un Bengrina dont le parti, El Adala (promu par feu Gaid Salah comme partenaire par défaut) puise dans le même vivier électoral. Nahda, El Islah ont également choisi d’aller aux élections, en attendant le parti de Djaballah qui ne s’est pas encore prononcé officiellement. Mais tout porte à croire qu’il s’inscrira dans le même courant qui constitue aujourd’hui la majorité.
Finalement les partis, dont le PT qui a choisi le boycott le 10 mars dernier et le RCD qui a fait le même choix samedi dernier, en attendant le FFS (pour qui le choix est cornélien), constituent une minorité à assumer le rejet des élections législatives. Il va de soi qu’autant de partis politiques, sans compter les indépendants favorisés par la nouvelle loi électorale qui seront sur la ligne de départ le 12 juin et un pré requis favorable à la démarche électoraliste du président Tebboune. Mais toute la question est de savoir si cette majorité des partis politiques appelant aux élections du 12 juin sera suivie par une majorité de citoyens. C’est toute l’inconnue de la démarche électorale du président Tebboune, avec un Hiak difficile à placer dans l’équation.
H. Khellifi
Maghreb Online