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Alger ne renonce pas à relancer le processus de paix au Mali

Après le rejet de l’accord d’Alger par Bamako, les autorités algériennes craignent les conséquences sur leur propre sécurité d’une nouvelle dégradation de la situation dans les pays voisins.

Au ministère algérien des Affaires étrangères, les réunions s’enchaînent autour de l’épisode de tension inédit qui se déroule entre Bamako et Alger. Après l’annonce officielle par la junte malienne de la fin de l’accord d’Alger pour la paix et la réconciliation signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du nord du Mali, l’Algérie s’est sentie ouvertement défiée et menacée.

Une source diplomatique explique que « la fin de cet accord, avec effet immédiat, fragilise l’influence du pays dans la région du Sahel et ouvre la voie à la reconfiguration des alliances, notamment au profit du Maroc et d’Israël ». Pour preuve : Rabat s’est « empressé en décembre dernier de proposer une alliance et un accès à l’Atlantique aux pays enclavés de la région, essentiellement à ceux dirigés par des régimes issus de coups d’État ».

L’officialisation de la fin de l’accord s’inscrit dans le prolongement d’une série de ruptures auxquelles ont procédé les militaires qui ont pris le pouvoir par la force en 2020, à savoir : « Leur retrait quasi total de la mise en œuvre de l’accord, la contestation de l’intégrité de la médiation internationale, leur désignation de signataires de l’accord, dûment reconnus, comme dirigeants terroristes et leur retrait de la Minusma. »

Menace sur le territoire algérien

Chef de file de la médiation internationale dans le processus de paix malien, Alger « a cru aux promesses des nouveaux dirigeants maliens arrivés au pouvoir lors du double coup d’État d’août 2020 et 2021 qui s’étaient engagés à poursuivre la mise en œuvre de cet accord jusqu’à mi-novembre, quand l’armée malienne, accompagnée de ses supplétifs de la milice russe Wagner, avait repris la ville de Kidal, fief touareg », poursuit le diplomate. Cette reprise des hostilités inquiétait déjà fortement l’Algérie qui a fini par comprendre qu’elle avait définitivement été mise sur la touche quand, le 31 décembre, le président de la transition malienne, Assimi Goïta, a annoncé le lancement d’ « un dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation ».

Un changement de cap qui ne rassure guère les autorités algériennes, qui craignent le déclenchement d’une guerre civile à leurs frontières. Ce qui pourrait déclencher un afflux de réfugiés sur leur territoire, augmentant ainsi les risques d’infiltration terroriste. Nos sources citent le rapport de l’ONU divulgué fin août 2023 qui soutenait que l’État islamique avait renforcé son emprise sur le territoire malien. « L’Algérie, contrairement à ce dont on l’accuse, n’a aucun agenda caché au Mali. Son intérêt est la stabilité du Sahel. C’est une question de souveraineté nationale », résume notre interlocuteur.

Si Alger s’attendait à la décision des autorités maliennes d’enterrer l’accord de paix, elle garde « les canaux de dialogue ouverts avec la junte et tente de convaincre des pays tiers de la nécessité de renouer avec le processus de paix au Mali ». Les entretiens menés le 29 janvier en marge du sommet Italie-Afrique par le ministre algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, avec ses homologues du Bénin, de la Mauritanie, de la Tunisie, de Madagascar et de la Côte d’Ivoire, entrent dans ce cadre.

jeuneafrique

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