Le milieu offensif Alain Traoré avait signé avec Berkane (Division 1 marocaine) en août dernier après un passage au Qatar. L’international burkinabè qui est engagé en Coupe de la CAF jouera lundi 14 janvier au Sénégal face à l’ASC Djaraaf lors du Tour de cadrage aller. RFI l’a rencontré.
Après trois mois sans club depuis son passage au Qatar, Alain Traoré a choisi de rebondir en août 2018 pour la première fois sur le continent africain au Maroc Renaissance sportive de Berkane. Il avait exclu un retour en France en Ligue 2 alors qu’il avait eu une proposition du Red Star.
« Je suis au top »
Il avait quitté le Qatar, car la nouvelle direction lui demandait de baisser son salaire. Ensuite, il s’est entraîné avec l’équipe réserve de l’Olympique lyonnais où évolue son frère cadet Bertrand. Depuis, avec Berkane, il a déjà remporté la Coupe du Trône. « Avec l’appui du président de la Fédération de football du Burkina Faso et du président du club, j’ai choisi Berkane et tout se passe bien », avance aujourd’hui le milieu offensif.
« Je suis au top et j’ai marqué pas mal de buts importants pour le club », raconte Alain Traoré qui a connu beaucoup de blessures lorsqu’il évoluait en Europe. Ce qui n’empêche pas l’ancien milieu offensif d’Auxerre, Brest, Lorient et Monaco d’avouer qu’il a joué dans des championnats « plus relevés ». « Moi qui ne connaissais pas très bien le football africain à part en équipe nationale, il y a quand même un bon niveau même si ce n’est pas le top du top », lâche-t-il. Il ajoute : « Il ne faut pas se voiler la face, mais par rapport aux autres pays africains, le Maghreb est en avance. Il y a plus de professionnalisme et d’infrastructures ».
« Ici je suis épanoui »
Mais lorsqu’il compare avec ce qu’il a vécu en Europe, Alain Traoré ne se voile pas la face et admet qu’il y a encore beaucoup de choses à améliorer. « Il faut plus d’investissement dans la formation, les centres d’entraînement et le médical. On est très en retard, y compris le Maghreb ».
L’Etalon envisage-t-il un retour sur le Vieux continent ? « J’ai trente ans et je n’ai plus mes jambes de 22 ans, sourit-il. Mais ce n’est pas encore ma fin de carrière et je suis bien ici. Il me reste encore une année de contrat et je fais ce que j’ai à faire avec eux. Je ne me dis pas qu’il faut que je retourne coûte que coûte en Europe. Ce n’est pas mon obsession. Venir ici n’était pas une question financière. J’ai bien gagné ma vie et je n’ai pas fait n’importe quoi. Ici je suis épanoui. »
Déçu de ne pas se qualifier pour le dernier Mondial
Du côté de la sélection, le Burkina Faso n’a plus son destin en main en ce qui concerne la qualification pour la CAN 2019 en Egypte. Alain Traoré, qui était dans le groupe des finalistes de la CAN en 2013 en Afrique du Sud, espère « un petit miracle ». Les Etalons doivent absolument l’emporter à domicile face à la Mauritanie (déjà qualifiée) et croiser les doigts pour que l’Angola ne gagne pas en déplacement au Botswana, désormais éliminé.
Avec une génération en fin de cycle, Alain Traoré avoue que la campagne pour la qualification au Mondial 2018 a été une obsession et les Etalons y ont laissé « beaucoup de forces ». « Nous avons été très déçus de ne pas pouvoir y aller. On a peut-être négligé cette phase de qualification pour la prochaine CAN et surtout nous avons eu beaucoup de blessés », ajoute l’ancien joueur de Al-Markhiya (Turquie) qui ne veut surtout pas trouver d’excuses.
Propos recueillis par Babacar Fall