A l’heure du retour au village pour les grands travaux champêtres, certains jeunes, notamment les filles sont confrontées à de nombreuses difficultés, comme celle de ne pas avoir l’intégralité de leurs salaires auprès de leurs employeurs.
Dans la capitale malienne, tout n’est pas rose comme le pensent souvent ces jeunes naïves qui viennent pour la première fois en ville. Et malheureusement certaines tombent dans les mains de « mauvaises mères de famille » qui ne verront aucun mal à les exploiter sans gêne, en les accusant de tous les maux pour ne pas payer les salaires qu’elles doivent aux jeunes saisonniers.
C’est le cas malheureusement de Drissa, un jeune Dogon qui depuis 8 mois travaille dans une famille comme gardien et homme à tout faire. En effet, depuis l’annonce de son départ prochain à son patron, le jeune vit le calvaire et n’arrive pas à récupérer son argent :
« Je ne sais plus que faire. Presque tous mes amis sont rentrés, mais je suis coincé ici vu que j’ai plus de 5 mois de salaires impayés avec mon patron et je ne peux pas retourner chez moi les mains vides. Car c’est avec cet argent que nous aidons nos parents à acheter le nécessaire pour la culture de la terre. Ce serait une honte pour moi et ma famille de me voir rentrer sans rien. Je suis obligé d’attendre encore s’il ne me payait pas, je vais changer de travail et envoyer le peu que j’ai à ma famille pour la saison », explique-t-il.
Malheureusement à Bamako et autres, comme Drissa, ils sont nombreux les jeunes ruraux qui sont exploités comme des esclaves par certains « patrons sans cœur».
Les jeunes filles sont les plus nombreuses à se plaindre.
Après avoir échangé avec de nombreuses jeunes aide-ménagères, c’est surtout la situation de Djebou qui nous a le plus touchée.
La jeune fille après avoir travaillé près de deux ans chez sa patronne, s’est vue sans argent lorsqu’elle a décidé de rentrer à la maison : « Ma patronne a toujours été aimable avec moi, c’est pourquoi j’ai passé tout ce temps chez elle. Mais avec la nouvelle de mon départ, tout a changé. Elle a commencé à citer toutes les choses que j’ai gâtées dans sa maison, qu’elle a tout déduit de mon salaire. Ainsi, il ne me restait pas grand-chose avec elle ; et depuis, je ne sais que dire à mes amis qui n’attendent que moi pour rentrer au village », raconte-t-elle, les yeux mouillés de larmes, témoignant son impuissance et sa désolation.
ADAM DIALLO
Source: Bamakonews