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Ahamadou Soukona : « Dramane prépare un congrès extraordinaire de l’Adema le 28 septembre 2013″

Dans l’entretien à bâtons rompus qu’il nous a accordé, le neuvième vice-président de l’Adema fait beaucoup d’autres révélations. Lisez plutôt…dramane dembele adema pasj  presidentielle candidat CV BIOGRAPHIE MINES INGENIEUR soutien IBK second tour

Soukona, que nous avons rencontré à son bureau, sis à l’ACI 2000, commence par tirer les  enseignements de l’élection présidentielle: « Le Mali  est doté d’un président démocratiquement élu à qui je souhaite bon vent, beaucoup de succès et de réussite. Je note l’échec de mon parti, l’ADEMACe grand parti représentait, de 1992 à nos jours, 33 à 35% de l’électorat: il est tombé à moins de 10%. Cela mérite des explications ! ».

 

Notre interlocuteur analyse de la chute électorale de l’Adema: « Dans une organisation politique, il y a des règles mais quand ces règles ne sont pas respectées, ça donne les résultats que nous avons obtenus à l’ADEMA. Celui qui a été choisi comme candidat du parti ne figure qu’en 49ème position sur la liste des 80 membres du Comité Exécutif. En le choisissant, on a déjà bafoué les règles élémentaires du parti. En plus, ceux qui ont fait ce choix n’ont pas été capables de motiver leur décision, c’est-à-dire d’expliquer  les critères qui les ont conduits à choisir Dramane au détriment du président du parti, des vice-présidents, du secrétaire politique, etc. La direction nationale du parti a demandé à la commission de bons offices de dire pourquoi elle a choisi Dramane Dembélé: elle a refusé. Les résultats électoraux du parti s’expliquent donc par le fait que le candidat choisi n’était pas le bon. Il n’est pas connu au sein du parti ni à fortiori à l’intérieur du pays. Certains, comme moi, ont accepté le choix par militantisme; d’autres ont quitté le parti. ».

 

Soukona avoue avoir battu très mollement campagne pour Dramane Dembélé à Yélimané car il ne le croyait pas capable de gagner: « Si Dramane, qui a eu 9% des voix, n’était pas le candidat du parti, il n’aurait même pas eu 0,001% ! Ceux qui, comme moi, désapprouvaient la candidature de Dramane ont, au vu des résultats, rappelé qu’ils avaient eu raison. Ceux qui soutiennent Dramane pensent, au contraire, qu’il a été trahi. L’affrontement entre ces deux camps a instauré un climat malsain au sein de l’Adema. ».

 

Soukona révèle au passage: « Dramane et ses amis ont instauré dans le parti des méthodes qui frôlent le hooliganisme. Chaque fois qu’il y a des réunions importantes du parti, ils se font accompagner de loubards qui viennent se poster devant le siège, la salle où délibère le Comité Exécutif, choses qu’on n’avait jamais connues à l’Adema »Notre interlocuteur espère que ce climat  malsain ne jouera pas négativemernt sur les prochaines législatives car celles-ci sont dominées par la base et non par la direction du parti: « Depuis 1992, l’Adema a adopté une démarche qui consiste, pour les élections de proximités (législatives, communales), à laisser les listes d’alliances à l’appréciation de la base car chaque localité à ses réalités et spécificités. Par exemple, à Sikasso, l’Adema peut être en bons termes avec le RPM; à Kolokani, le RPM peut devenir un adversaire irréductible. Donc, les alliances globales dans ce genre d’élections ne marcheront jamais. On laisse toujours le soin aux structures à la base de choisir les partis avec lesquels ils souhaitent aller aux élections. C’est la même démarche que nous avons décidé d’adopter cette fois-ci. Nous avons demandé aux structures de base de faire des alliances prometteuses. Chaque section est libre de travailler en ce sens. Il peut y avoir des rivalités à l’interne entre de potentiels candidats : là le Comité Exécutif peut arbitrer. ».

 

Soukona nous entretient ensuite des démarches que Dramane DSembélé mène à présent en, vue d’un congrès extraordinaire du parti:  « A la réunion du Comité Exécutif du mercredi 11 septembre 2013, Dramane a déclaré qu’il a suscité et continuerait de susciter des demandes des structures de base en vue de provoquer  un congrès extraordinaire du parti. Nous sommes au courant que la plupart des lettres de structures produites en ce sens sont fabriquées à Bamako; selon les textes, il appartient plutôt aux conférences de sections du parti de demander la tenue d’un congrès extraordinaire. Je pense que Dramane et ses amis sont dans la logique de détruire notre parti. Le choix même de Dramane comme candidat tenait, à mon avis, à une volonté d’anéantir l’Adema. A quelle fin ? Je l’ignore pour le moment. Vouloir tenir un congrès extraordinaire à la veille des législatives n’est pas fait pour renforcer l’Adema. Comment s’entre-déchirer dans les sections, sous-sections, comités et  Comité Exécutif pour aller tgranbquillement gagner les législatives ? L’échec de Dramane à la présidentielle était prémédité et on veut rééditer cet échec aux législatives afin que l’Adema soit définitivement enterrée. J’en suis convaincu. ».

 

Soukona pense qu’il faut renforcer les structures en termes matériels et financiers, engranger le maximum de résultats aux législatives avant d’envisager un congrès ordinaire en vue renouveler les instances du parti. « Mais tenir un congrès extraordinaire le 28 septembre 2013, comme Dramane et ses amis l’envisagent, c’est absurde. Peut-être qu’ils veulent créer leur propre parti ce jour-là ! Je me souviens que Dramane a toujours bafoué les règles de l’Adema. Lors des primaires, c’est le seul candidat qui a envoyé des missions dans toutes les sections. On a souligné cette irrégularité au niveau de la commission de bons offices, mais elle n’en a pas tenu compte et pour cause ! C’est à cause de la cupidité de cette commission que le parti  se retrouve dans cette situation! Les ennemis de l’Adema nous trouveront, en tout cas, sur leur chemin car nous ne leur permettrons jamais de détruire le parti. Ceux qui ne s’estiment pas heureux dans le parti peuvent plier bagage comme d’autres l’ont fait. Nous, nous restons là-dedans ! Nous avons donné plus de 20 ans de notre vie à l’Adema; il n’est pas question de le laisser entre les mains des aventuriers. »

 

Soukona réserve son jugement sur le nouveau gouvernement et appelle les militants à refaire de l’Adema la première force parlementaire du pays après la défaite à la présidentielle« L’élection du président de la République est une affaire entre un homme et un peuple, mais les élections de proximité, c’est une affaire entre partis politiques. ».

 

Propos recueillis par Abdoulaye Koné

Source: Procès Verbal

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