Selon lui, la promesse de dignité et d’égalité des droits que porte la Déclaration a fait l’objet de nombreuses attaques ces dernières années. Alors que, dira-t-il, le monde est confronté à de nouveaux défis (pandémies, conflits, inégalités croissantes, faillite morale du système financier mondial, racisme, changements climatiques). Et d’ajouter que les valeurs et les droits inscrits dans la Déclaration fournissent des repères pour que nos actions collectives ne laissent personne de côté.
A ses dires, notre pays a adhéré aux principes et valeurs consacrés par cette Déclaration, dès son accession à l’indépendance en l’incorporant dans le préambule de ses différentes Constitutions. C’est pourquoi, précisera-t-il, la Commission nationale des droits de l’Homme du Mali (CNDH) réitère son appel au gouvernement à tout mettre en œuvre pour la concrétisation des droits humains en général et de ceux énoncés dans la Déclaration en particulier. A l’en croire, cette année, le Mali célèbre la Journée internationale des droits de l’Homme dans un contexte particulièrement difficile caractérisé par des violations et abus souvent graves et massifs des droits de l’Homme dont les plus récents sont les attaques multiples perpétrées, le jeudi 7 septembre 2023, contre le Bateau “Tombouctou” et la position des Forces Armées Maliennes (FAMa) de Bamba, dans la région de Gao.
A l’entendre, les atteintes au droit à la vie, à l’intégrité physique, à la sécurité sont légion, sans oublier la pratique de l’esclavage par ascendance et ses manifestations violentes attentatoires à la dignité humaine. “Les femmes et les filles continuent de subir les violences sexuelles et sexistes dans notre pays. Des arrestations et détentions arbitraires ainsi que des allégations de disparition forcée ont été dénoncées courant 2023”, a déploré le président de la CNDH.
Aux dires de M. Bouaré, sans faire un état des lieux exhaustif, il est important de noter que les droits de l’Homme sont l’affaire de tous. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, la Déclaration universelle des droits de l’Homme, la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, et bien d’autres instruments juridiques internationaux, nous responsabilisent tous où les principes et valeurs qui y sont évoqués sont aussi pertinents que d’actualité. “Nous devons défendre nos droits, chacun de nous peut agir au quotidien pour défendre les droits qui nous protègent et promouvoir l’appartenance de toutes et de tous à notre chère humanité”, a-t-il laissé entendre. Avant d’ajouter que sa structure salue les efforts déployés par les autorités et les forces partenaires en vue de sécuriser les populations et leurs biens, et rappelle que de telles actions doivent impérativement s’inscrire dans le strict respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire.
Il a saisi l’occasion pour inviter toutes les populations et toutes les composantes de la société malienne à œuvrer main dans la main, dans le respect des engagements régionaux et internationaux du Mali, à un retour à l’ordre constitutionnel fondé sur l’Etat de droit induisant le droit des citoyens à participer à la gestion des affaires publiques soit personnellement soit à travers leurs représentants légitimes.
Pour finir, il dira que la 15e édition du Symposium national sur les droits de l’Homme au Mali que la CNDH, en partenariat avec ses partenaires (Pnud, DCAF et Famoc), dans le cadre du mois des droits de l’homme, qui s’est tenu du 11 au 12 décembre 2023, va contribuer à renforcer les acquis et dessiner des perspectives pour une responsabilité partagée dans la promotion et la protection des droits de l’Homme au Mali.
“Œuvrons tous à la prévention des violations et abus des droits humains. La protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée”, a-t-il conclu.
Boubacar Païtao