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Aguibou Bouaré : « Le chiffre peut paraître exorbitant aux yeux d’une certaine opinion »

La Minusma a publié le 30 mai sa note trimestrielle sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire au Mali pour la période du 1er janvier au 31 mars 2022. Réaction du Président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), Aguibou Bouaré, sur ce rapport, marqué par une augmentation exponentielle des cas.

Quel regard portez-vous sur ce nouveau rapport ?

Il est établi sur la base des constats sur le terrain. Nous ne pouvons donc pas dire que nous sommes surpris. Nous, également, en tant qu’organisation de défense des droits de l’Homme, produisons le même type de rapport, sur la base de la même méthodologie. Je peux donc dire que cela dénote de la préoccupation autour des questions de respect et de protection des droits de l’Homme au Mali.

Comment expliquer l’augmentation exponentielle des violations et atteintes aux droits de l’Homme ?

Sans être l’auteur du rapport, je suis convaincu que ce genre de rapport est élaboré sur la base d’une méthodologie qui repose sur des standards internationaux. Nous-mêmes, à notre niveau, avons des rapports périodiques qui attestent d’une augmentation des cas de violations et d’abus des droits de l’Homme. Sur le terrain, nul n’est censé ignorer la dégradation, surtout dans les régions du nord et du centre du Mali. Le rapport ne fait que traduire cette situation. Peut-être qu’en faisant la somme le chiffre peut paraître exorbitant aux yeux d’une certaine opinion, qui n’est pas préparée à ce genre d’exercice.

Que faut-il attendre des enquêtes annoncées par le gouvernement ?

L’objectif, ce n’est pas simplement d’ouvrir une enquête, mais de publier les résultats et qu’en retour l’État prenne ses responsabilités pour lutter contre l’impunité. Ce que les gens ignorent, en réalité, c’est que l’objectif des organisations de défense des droits de l’Homme est de protéger les populations civiles, et même les militaires, parce que quel que soit le conflit, ou la guerre, c’est le droit des conflits qui doit s’appliquer. Tous les militaires sont formés sur ces thématiques.

Que préconisez-vous pour une baisse des cas à l’avenir ?

Il y a deux aspects. Le premier, c’est de continuer à renforcer les capacités des éléments qui vont sur le terrain sur les règles du droit international humanitaire. L’objectif du droit de la guerre est de protéger également les éléments des forces armées et de sécurité. En second lieu, il faut que l’État redouble d’efforts par rapport au besoin prégnant de sécurité des populations et de leurs biens.

Propos recueillis par Mohamed Kenouvi

Source : Journal du Mali

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