Le Mali et le Royaume de Norvège conjuguent leurs efforts pour éradiquer la menace qui pèse sur le développement de l’agriculture à travers le changement climatique
L’Institut d’économie rurale (IER), en partenariat avec le Royaume de Norvège, a organisé hier l’atelier de lancement du «Projet d’adaptation de l’agriculture et de l’élevage au changement climatique» Phase II (projet ACC Phase II 2018-2022). La cérémonie à l’hôtel Mandé a été présidée par le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Lassine Dembélé. Il avait à ses côtés la représentante de l’ambassadeur de Norvège au Mali, Mme Synne Emilie Bjornra, le chef de mission adjoint/conseillère, le professeur Jens B. Aune de l’Université de Science de vie de Norvège et Dr Abdoulaye Hamadoun, directeur général du projet. La phase II du projet contribuera à l’amélioration de l’autosuffisance alimentaire et des conditions de vie des populations des régions Centre et Nord du Mali à travers l’adaptation de l’Agriculture et de l’Elevage au changement climatique. Les activités du projet seront organisées autour de six axes : l’amélioration de la productivité des cultures pluviales, la mise à échelle des technologies d’élevage du dromadaire; la production durable des cultures en systèmes de décrue ; la protection des berges et la gestion des ressources naturelles ; l’amélioration de la nutrition familiale et la promotion des activités génératrices de revenus pour les femmes ; le suivi-évaluation et les études socio-économiques.
Le directeur général du projet, Dr Abdoulaye Hamadoun, a rappelé que pendant ces 30 dernières années, notre pays a connu une augmentation moyenne des températures de 0.7°C et une diminution moyenne de 16% de la pluviométrie. Ces perturbations climatiques ont entrainé le déplacement des isohyètes de 200 km vers le sud. Le phénomène semble s’aggraver à l’horizon 2025 avec des hausses de température de 2°C et des diminutions de pluviométries de 10 à15%. En conséquence, a souligné l’expert, «nos activités agricoles sont fortement affectées par les impacts observés du changement climatique». Le gouvernement du Mali, dans sa quête permanente d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’amélioration des revenus des populations, et le royaume de Norvège ont initié, depuis 2011 le projet «Adaptation de l’Agriculture et de l’Elevage au changement climatique». Ce programme fera face à cette menace constante qui plane sur le développement agricole. La représentante de l’ambassadrice de Norvège au Mali, Synne Emilie Bjornra, a salué le lancement de la deuxième phase du projet. Les actions prévues s’attaqueront à relever un défi clé pour le futur des Maliens et Maliennes, notamment l’adaptation de l’élevage et de la pêche au changement climatique. La Norvège se félicite de la continuation de ce partenariat, dont les résultats de la première phase suscitent de grandes attentes. «C’est pourquoi, nous nous sommes engagés, pour les cinq prochaines années avec le soutien financier qui s’élève à plus de 4 milliards de francs cfa», a souligné la diplomate.
Le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Lassine Dembélé, a rappelé que le Mali est un pays sahélien, confronté de manière structurelle aux vicissitudes du climat. Actuellement, des millions de personnes dépendent de l’agriculture et de l’élevage pour assurer leur subsistance. Ces activités sont très vulnérables à la variabilité et aux changements climatiques. En effet, le changement climatique (CC) constitue de nos jours une réalité et un enjeu de développement, surtout pour les pays sahéliens. Le Mali est particulièrement vulnérable au changement climatique à cause des pressions existantes sur les ressources naturelles et les écosystèmes. L’expert a insisté sur la faible capacité d’adaptation de notre pays aux effets du changement climatique.
Le Mali a bénéficié de deux phases de financement du royaume de Norvège avec une première phase d’une durée de cinq ans. Pour ce qui concerne la deuxième phase, le gouvernement a sollicité un accompagnement financier auprès du royaume de Norvège pour sa mise en œuvre, d’une durée de cinq ans (2018 à 2022). Le coût total de cette phase II est de 4.535.610.000 Fcfa. Elle couvrira les Régions de Kayes, Koulikoro, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal.
Siné S. TRAORÉ
L’Essor