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Agriculture : Dernier espoir pour les producteurs de coton

La chaîne de valeur du coton transforme la vie des artisans, mais représente aussi l’espoir de la revalorisation du coton malien. Au moment où s’achèvent les assises nationales sur le coton, on a tendance à oublier que la chaîne de valeur du coton offre aux petits artisans de nouveaux débouchés commerciaux. Cela n’est pas valable pour le Mali seulement. Entre 2008 et 2013, le Projet d’appui à la filière coton-textile (Paficot), soutenu par le Fonds africain de développement (FAD) au Bénin, au Burkina Faso, au Mali et au Tchad, visait à diversifier le circuit commercial du coton en fournissant aux artisans des équipements de filature (cardes à main, rouets, quenouilles) et de tissage (différents types de métiers à tisser de grands diamètres), ainsi que de teinture (bassines, balances, matériels de protection). Les artisans ont aussi bénéficié de formations sur la création et la gestion d’entreprise.

 

Au Mali, grâce au Paficot, 2 000 artisans (dont 1 413 femmes) ont pu renforcer leurs capacités de transformation, estime le ministère de l’Agriculture. Parmi eux figure Aïssata Camara, 57 ans, à la tête d’une entreprise de teinture employant six artisans. Le Paficot lui a permis de suivre une formation sur l’entrepreneuriat et de recevoir du matériel, dont des gants et des masques de protection. Elle vend le mètre de tissu teint à 2 000 FCFA (environ 3 €).Ce qui lui permet de réaliser un bénéfice moyen de 400 000 FCFA (615 €) par mois grâce à la teinture et la fabrication d’articles à base du coton local. “La vente des tissus en coton marche vraiment maintenant”, constate-t-elle. “Depuis près de 8 ans, la transformation du coton connaît un boom et nous sommes à présent des professionnels réunis au sein du Réseau malien pour la transformation du coton bio”, le RematracBio.

Ce réseau a ouvert une boutique à Bamako pour mettre à la disposition des artisans des produits bio dont la chaîne de valeur a besoin : colorants naturels, fils pour le tissage, et bien d’autres intrants. “Nous travaillons aussi avec des paysans qui cultivent du coton bio, le réseau leur offre ainsi un débouché commercial”, précise Aïssata Camara.

Les artisans étant mieux formés et équipés grâce au Paficot, Assan Gopé, une jeune entrepreneuse de 30 ans, a décidé de saisir sa chance en créant, en 2017, Machallah Boutique, un site de vente en ligne. “Je peux vendre chaque jour pour 50 000 FCFA [90 €] de vêtements à des clients qui viennent de France, du Sénégal et plus récemment des États-Unis. Ils apprécient les produits comme les robes, les chemises, les nappes et les coussins”, explique Assan Gopé.

Malgré ces progrès, près de 90% du coton ouest-africain est exporté vers l’Asie, dont 60% vers la Chine, et seulement 2% de la production est transformée dans le pays producteur. Le marché domestique reste en effet engorgé par des produits importés bon marché. “Aucun pays de la sous-région ne dépasse 5% de transformation”, regrette Abdel Rahamane Sy, président de l’Association des jeunes pour la promotion du coton. C’est pourquoi, au Mali, le Paficot a été suivi de l’Agenda coton-textile, une initiative de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), financé par plusieurs organisations dont le Fonds africain de développement, et qui vise à transformer 25% du coton sur place pour la période 2011-2020.

Nampaga KONE

Source : La Preuve

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