Après un début de compétition catastrophique (trois défaites en autant de sorties), la sélection nationale masculine s’est brillamment rachetée, en se qualifiant pour la finale qu’elle remportera, comme en 2018, face à une vieille connaissance, le Sénégal dominé 82-80. Le Mali garde, ainsi le trophée continental, avec en prime le billet de la prochaine Coupe du monde.
Après leur beau sacre de 2018 à Bamako, les Aiglons remettent ça. Mercredi soir au Caire (Égypte), ils se sont hissés sur le toit du continent pour la deuxième fois de leur histoire, en battant le Sénégal 82-80. La sélection nationale junior conserve, ainsi, son titre continental, face au même adversaire qu’elle avait dominé 78-76 il y a deux ans au Palais des sports Salamatou Maïga.
Deux finales, deux succès et le même écart de points (2), les Aiglons ont vraiment forcé le destin au pays des Pharaons et écrit une belle page de l’histoire du basket-ball malien. Et l’exploit réalisé par la bande des Bourama Coulibaly (21 points, 5 rebonds et 4 passes décisives pour 21 d’évaluation), N’Tjo Modibo Diarra (20 points à 8/11 aux tirs, 16 rebonds et 2 interceptions pour 34 d’évaluation) est d’autant significatif que l’équipe avait perdu ses trois premiers matches, contrairement à la sélection féminine, auteure d’un parcours sans faute jusqu’en finale, avant de s’incliner devant l’Égypte (63-68).
En fait, c’est à partir des demi-finales que les joueurs du technicien Alhadji Dicko se sont réveillés. La première victime sera le pays hôte, battue 79-70, aux termes d’un match très abouti. En finale contre le Sénégal que les Aiglons connaissent bien, l’équipe ne tremble pas, elle s’impose 82-80 et se hisse sur le toit du continent. Le début de la finale a été à l’avantage des Lionceaux du Sénégal qui remportent le premier quart temps 23-16. Mais dès le deuxième quart temps, les champions d’Afrique réagissent, ils marquent 20 points, contre 15 pour leurs adversaires et regagnent les vestiaires avec deux unités d’avance (38-36).
Sous l’impulsion de l’excellent duo N’Tjo Modibo Diarra-Bourama Coulibaly, la sélection nationale junior continue sur la même lancée à la reprise et inflige un cinglant 31-18 à une équipe sénégalaise en manque de solution et complètement dépassée par la tournure des événements (67-56). Avec dix points d’avance, les juniors maliens avaient désormais leur destin entre les mains et en bons champions d’Afrique, ils ne faibliront pas. Certes, Khalifa Diop (18 points, 14 rebonds, 3 passes et 2 interceptions pour 22 d’évaluation) et ses coéquipiers vont réduire l’écart, mais à aucun moment, ils ne parviendront à reprendre l’avantage au tableau d’affichage.
Dans les dernières secondes du match, Khalifa Diop aurait pu donner la victoire au Sénégal mais sa tentative à trois points a rebondi sur le cerceau à la grande joie des Aiglons. «Je voudrai d’abord demander pardon à toute la Nation malienne pour le début catastrophique de l’équipe. Nous avons perdu nos trois premiers matches et je sais que les supporters ont été touchés par ce mauvais départ. Mais, après chaque match, je répétais aux enfants que nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre. Je leur demandais de se concentrer sur la suite du tournoi et de continuer d’y croire. Je pense que la suite des événements nous a donné raison. Je dis bravo aux enfants, ils se sont battus comme des lions et avaient à cœur de retourner au bercail avec le trophée de l’Afrobasket. C’est chose faite et l’équipe rentrera au Mali la tête haute», a déclaré le sélectionneur Alhadji Dicko après la finale.
En plus de la couronne continentale, les juniors maliens décrochent le ticket de la Coupe du monde où ils représenteront l’Afrique avec le Sénégal. Sur le plan individuel, Bourama Coulibaly a été l’un des grands artisans du sacre du Mali. Non seulement le joueur de 18 ans a été désigné MVP (Meilleur joueur, ndlr) de la compétition, mais il a également enlevé le titre de meilleur marqueur de la finale avec 21 points, 5 passes décisive et 5 rebonds. Aussi, l’international malien a transformé 11 de ses 12 lancers francs, une adresse d’une grande importance dans un match aussi serré. Ce n’est pas tout, Bourama Coulibaly figure également dans le « 5 majeur » de l’Afrobasket, avec les Égyptiens Moamen Abouzeid et Mohab Abdalatif (Meilleur marqueur avec un total de 88 points) et les Sénégalais Babacar Sané et Ibou Badji (Meilleur rebondeur avec 65 prises). Le trophée Fair-play a été décerné à l’Égypte.
Sur le tableau féminin, la sélection égyptienne a remporté son deuxième titre face au Mali, battu 68-63. Pourtant, les filles du coach Amadou Bamba avaient dominé à deux reprises leurs adversaires lors de la phase de la poule. Petite consolation pour les Maliennes, elles participeront, tout comme les garçons, à la Coupe du monde de la catégorie, prévue l’année prochaine.
Seïbou S. KAMISSOKO
Source: L’Essor
