Depuis le 10 août, date du début de la 26è édition de l’Afrobasket féminin Sénégal 2019, un constat est général, la faible affluence de la population sénégalaise dans la salle lors des rencontres, notamment celles des autres pays. Le public sénégalais se mobilise uniquement lorsque l’équipe locale joue. La raison est très simple : le Dakar Aréna est situé à Diamniadio, une nouvelle ville qui est à 30 km de Dakar, ville et qui est sur la route de l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar. Pour se rendre dans cette ville, le coût du transport est cher. Pour l’aller et le retour, il faut débourser au minimum 12.000 Fcfa pour le transport en commun et 20.000 Fcfa au minimum pour le taxi. Avec ce coût il est très difficile pour les supporters de se rendre au stade par leurs propres moyens. C’est pourquoi l’autorité sénégalaise a mis à la disposition des supporters locaux des bus pour aller soutenir leur équipe nationale.
«Nous voulons venir suivre les autres rencontres, mais comme vous le savez, ce n’est pas facile de quitter Dakar pour se rendre au Dakar Aréna à Diamniadio. Le trajet est très long et le transport n’est pas facile. En plus quand on vient au terrain il faut acheter à manger, c’est trop, les gens n’ont pas les moyens», explique Malick Diop, un supporter sénégalais. Abdoul Wahab Bah, un taximan sénégalais d’origine guinéenne abonde dans le même sens. «Je suis taximan à Dakar, il y a plus de 15 ans. J’ai vécu plusieurs évènements sportifs ici. Dans les autres compétitions les taximan trouvent beaucoup de clients mais cette fois-ci, ce n’est pas le cas. On ne trouve pratiquement pas de clients pour Dakar Aréna. Pour moi, cela s’explique par le fait que le stade est trop loin de la ville. Quand le trajet est long, le transport est plus cher parce qu’il y a des péages à payer. On paie 1000F cfa au premier péage et 500F cfa au deuxième», a confié Abdoul Wahab Bah. Fatou N’Diaye, une vendeuse d’eau et de petits produits alimentaires elle, ne se plaint pas de l’éloignement du site de l’Afrobasket, mais plutôt de la faible affluence à l’extérieur et à l’intérieur du stade. «Je viens ici tous les jours, mais les clients sont rares. C’est ça qui me décourage. Si les affaires marchent comme on le souhaite, le prix du taxi et la distance ne poseront pas de problèmes. Mais faire tous les jours ce trajet pour retourner ensuite avec ses marchandises, c’est vraiment difficile», se lamente Fatou N’Diaye, en indiquant que les rares clients qu’elle rencontre sont majoritairement composés d’étrangers.
Boubacar THIERO
Source: L’Essor- Mali