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Afrique du Sud: nouveau plan de sauvetage pour l’entreprise publique Eskom

La compagnie Eskom, qui fournit 90% de l’électricité en Afrique du Sud, croule sous une dette colossale, conséquence de décennies de mauvaise gestion, au point de menacer l’économie nationale. Et sans parvenir à assurer une production d’électricité suffisante ces derniers mois.

« Sans notre soutien, la société Eskom ne serait pas en mesure de faire face à ses obligations financières ». C’est l’aveu du ministre des Finances sud-africain, Tito Mboweni, au moment d’annoncer mardi un nouveau plan de sauvetage pour tenter d’endiguer l’hémorragie financière dont souffre l’entreprise publique d’électricité.

Ce nouveau plan de sauvetage comprend une aide de 1,68 milliard d’euros pour cette année, suivie d’une seconde de 2,13 milliards en 2020-2021. Cette rallonge vient s’ajouter à un précédent plan d’aide de 4,3 milliards d’euros, annoncé au mois de février. Pourtant, ce plan s’apparente plus à une nouvelle tentative de gestion de crise qu’a une solution pérenne. La dette d’Eskom est abyssale : 27 milliards d’euros, qui représentent un important risque budgétaire et fiscal pour l’Afrique du Sud, qui pourrait aussi être contrainte d’augmenter ses emprunts.

Pas de restructuration en vue

Cette nouvelle tentative de renflouement va aussi forcer plusieurs ministères à procéder à des coupes pour maintenir la dette nationale sous contrôle, alors même que la gestion d’Eskom reste très critiquée.

 

Ces dix dernières années, les tarifs de l’électricité ont connu une inflation spectaculaire, mais ces fonds qui auraient pu être investis dans la maintenance des centrales vieillissantes ont été largement dévoyés.

Malgré la menace constante d’une dégradation de la note souveraine sud-africaine, aucun détail ne filtre pour l’instant sur les plans du gouvernement pour tenter de réorganiser les activités Eskom, alors que le conseil d’administration de la compagnie publique doit nommer un nouveau directeur général à la fin du mois.

L’analyste Claude Baissac, basé à Johannesburg, juge sévèrement cet énième plan de sauvetage et préconise une restructuration totale, voire une privatisation de la compagnie publique.

Aujourd’hui? l’État n’a que le choix de renflouer la société mais de manière insuffisante. C’est le pansement sur la plaie béante.

RFI

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