En Afrique du Sud, le parti des Combattants pour la liberté économique (EFF) a tenu sa grande conférence électorale, la deuxième seulement depuis sa création il y a six ans. À sa tête, le charismatique Julius Malema vient d’être réélu pour cinq ans dans la nuit du 14 au 15 décembre.
Julius Malema a débuté la conférence électorale du parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (Economic Freedom Fighters, EFF) par un geste fort : il a interdit l’accès à quatre titres de presse qui enquêtent souvent sur les soupçons de corruption au sein du parti.
Julius Malema les accuse d’être vendus au capitalisme et aux Blancs sud-africains. « Journalistes sud-africains, arrêtez d’être dans le déni ! a-t-il invectivé. Vous avez été infiltrés par une organisation d’espions bien structurée. Elle a corrompu beaucoup de rédactions journalistiques et utilise à souhait l’information que vous récoltez ».
Rhétorique du complot
Habitué aux coups d’éclat, Julius Malema utilise de plus en plus cette rhétorique du complot. Aveu de faiblesse ou réel acharnement ? « Lorsque vous entendez ce genre d’accusations et qu’elles ne sont pas soutenues par des preuves, cela vous laisse perplexe et vous vous demandez pourquoi il continue de les mentionner, répond l’analyste politique Khaya Sithole. C’est un discours de stratège que les initiés à la politique ne prennent pas au sérieux. Mais la réalité est que beaucoup de gens y croient et pensent qu’il y a de la matière derrière ces propos ».
Grand vainqueur de cette conférence, Julius Malema a été élu sans opposition, tout comme son comité exécutif. Le fondateur et leader prend toute la place au sein du parti, à tel point qu’il semble impossible de voir un EFF sans Julius Malema. Depuis sa création, le parti de gauche radicale a bousculé la vie politique sud-africaine au point de devenir aujourd’hui la troisième force du pays.
RFI