Le gouvernement sud-africain a mis sur place une cellule de crise pour assurer l’approvisionnement du pays en électricité, alors que la compagnie nationale Eskom procède à des délestages depuis quelques semaines faute de pouvoir répondre à la demande, a-t-il annoncé jeudi.
Le manque de capacité suffisante pour répondre aux besoins énergétiques du pays demeure un défi, et tout est mis en oeuvre pour que nous puissions surmonter cette situation énergétique tendue, a déclaré le ministre à la Présidence Jeff Radebe, à l’issue du conseil des ministres.
Eskom, qui fournit 95% de l’électricité du pays, n’arrive plus à répondre à la demande et procède depuis quelques semaines à des délestages tournants afin d’éviter une panne générale, suite à des incidents sérieux dans certaines de ses centrales.
La direction de la compagnie publique a prévenu mardi que les délestages devraient reprendre en février et mars, après une accalmie pendant les grandes vacances estivales, notamment parce qu’elle sera alors incapable de payer le mazout indispensable au fonctionnement de ses centrales d’appoint.
Sur ce point, le gouvernement a annoncé jeudi qu’il s’emploierait à assurer les livraisons de gazole, quitte à les financer. Il entend aussi transformer au plus vite ces centrales d’appoint pour qu’elles fonctionnent au gaz.
La cogénération sera encouragée afin de produire de l’électricité à partir des sucreries et usines de pâte à papier, de même qu’un programme privé de production d’électricité à partir du charbon sera lancé en janvier.
Pretoria entend également encourager les technologies à haut rendement énergétique dans les bâtiments, une nouveauté en Afrique du Sud où ils sont très mal isolés.
Le réseau électrique sud-africain, qui a souffert d’un important sous-investissement dans les années 1990 et 2000, est depuis plusieurs années au bord de la rupture.
Près de 89% des Sud-Africains ont aujourd’hui accès à l’électricité, contre 50% à la fin de l’apartheid en 1994. Cela s’est fait sans que de nouvelles centrales aient été construites, (…) à partir du réseau existant, a reconnu M. Radebe.
Les autorités ont bien lancé un vaste programme d’investissement après les importants délestages du début 2008, qui avaient gravement affecté les mines et les industries locales (et irrité la population), mais la réalisation de nombreux projets a pris du retard, et les installations actuelles, vieillissantes, demandent des programmes de maintenance de plus en plus lourds.
L’Afrique du Sud devrait rester à la merci des coupures d’électricité tant que ses deux nouvelles centrales géantes à charbon ne seront pas raccordées au réseau, d’ici douze à dix-huit mois selon Eskom.
AFP