La semaine dernière, lors d’une conférence organisée par le centre de réflexion “Council on Foreign relations”, l’ambassadrice américaine, Linda Thomas Greenfield a affirmé que les Etats-Unis souviennent l’idée de créer deux sièges permanents pour l’Afrique au Conseil de sécurité, l’organe décisionnel de l’Organisation des Nations unies.
Cette annonce du premier contributeur de l’ONU vient mettre fin à plus de 20 ans de débat aux allures de serpent de mer entre l’Afrique et les Nations unies.
A moins de deux semaines de l’ouverture officielle de la 79e Assemblée générales des Nations unies, les Etats-Unis se sont montrés favorables à la création de deux sièges permanents pour le continent africain au sein de la deuxième instance de l’ONU (Conseil de sécurité).
L’octroi de ce siège permanent est un ancien serment. Il y a tout juste deux ans, le locataire de la Maison Blanche avait promis de donner un nouvel élan aux discussions sur la réforme du Conseil de sécurité avec en toile de fond la création de deux sièges permanents pour l’Afrique et l’Amérique Latine pour mettre fin à cette injustice.
La plupart des Etats membres de l’Organisation des Nations unies créée sur les cendres de la Deuxième Guerre mondiale, reconnaissent cette injustice de la non-représentation permanente de l’Afrique au Conseil de sécurité.
L’ambassadrice américaine, Linda Thomas Greenfield devrait annoncer formellement, devant le bureau des Affaires étrangères le soutien des Etats-Unis à la création de deux sièges pour l’Afrique au Conseil de sécurité dans les prochains jours.
Pour l’heure ni la Chine, ni la France moins encore la Russie et la Grande-Bretagne n’ont rejeté cette idée de siège permanent pour l’Afrique au Conseil de sécurité.
Mais l’un des points le plus délectables de cette annonce américaine, c’est l’avenir du droit de véto. Washington affirme qu’il n’envisage pas sous aucun prétexte l’extension du droit de véto pour les nouveaux membres ni son abolition pour les cinq membres permanents actuels.
En marge de la 79e Assemblée générale des Nations unies, le pacte de l’avenir qui doit être adopté par les 193 Etats membres de l’ONU va se pencher sur cette question.
Dans l’imaginaire américain étendre le droit de veto à des nouveaux membres comme l’Afrique, c’est de rendre le Conseil de sécurité plus dysfonctionnel alors que les Africains veulent que ces futurs membres permanents soient sur un pied d’égalité, c’est-à-dire avoir un droit de véto.
Cette annonce des Etats-Unis a créé une véritable bouffé d’oxygène sur le continent. Depuis une semaine, les commentaires vont bon train sur les réseaux sociaux pour féliciter l’initiative du pays de l’Oncle Sam.
Cependant on doit se poser certaines questions à savoir : quels seraient les critères de représentativité du continent africain ? Le Conseil de sécurité devrait-il accueillir des pays choisis parmi les géants démographiques et économiques comme le Nigeria, l’Egypte ou l’Afrique du Sud ? Un siège devrait-il être accordé à l’organisation continentale ?
Les mois à venir nous édifieront davantage pour avoir des réponses claires à nos questions.
Ousmane Mahamane