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Africa Corps : Le nouveau groupe paramilitaire piloté par la Russie au Sahel

Depuis la mort d’Evgueni Prigojine, le fondateur de Wagner, une nouvelle structure paramilitaire pilotée par la Russie a vu le jour pour mener des actions dans plusieurs pays du Sahel.

Qu’en est-il aujourd’hui de la présence de la Russie en Afrique ? Depuis la mort d’Evgueni Prigojine, le fondateur de Wagner, décédé dans un mystérieux accident d’avion en août 2023, une nouvelle structure paramilitaire se fait une place dans plusieurs pays du Sahel. Son nom : Africa Corps. Un nom qui rappelle l’unité du Reich “Afrikakorps”, dirigée par le général Rommel pendant la Seconde guerre mondiale.

D’Africa Corps? On connaît la chaîne Telegram où des photos de soldats russes débarquant au Burkina Faso ont été publiées fin janvier. À la différence de Wagner, cette nouvelle organisation est directement placée sous la coupe du ministère russe de la Défense. « Evgueni Prigojine, de par les réseaux qu’il a tissés, notamment en Afrique, avait acquis une certaine marge d’autonomie. C’est ce que le Kremlin veut à tout prix éliminer comme scénario »analyse le journaliste et spécialiste de l’Afrique, Vincent Hugeux.

Une base militaire au Burkina Faso

C’est d’ailleurs le vice-ministre russe de la Défense Evkourov qui supervise le nouveau bras armé du Kremlin. Si ses effectifs ne sont pas connus dans le détail, Africa Corps mène des campagnes de recrutement via des spots publicitaires pour attirer de nouvelles recrues. Pour le reste, « il y a à la fois des anciens de Wagner qui avaient déjà une position hiérarchique, mais qui ont en quelque sorte fait acte d’allégeance, explique Vincent Hugeux. Et d’autres éléments qui viennent directement de l’armée… »

L’installation récente d’une base militaire sous le label Africa Corps, à seulement 20 kilomètres de Ouagadougou, atteste de la volonté de Moscou de faire du Burkina Faso – que les militaires français ont quitté il y a un an – la pièce maîtresse de son dispositif africain.

Depuis 20 ans les sociétés militaires se succèdent en Afrique

Des Etats pratiquent la guerre par procuration : ils sous-traitent l’action militaire à des sociétés privées, en prenant soin de ne pas être exposés politiquement. En Afrique, depuis 20 ans, des dizaines de sociétés militaires se sont succédées. Les Russes de Wagner, les Turcs du groupe SADAT, les Sud-Africains d’Executive Outcomes (parmi les tout premiers). Des rapports de l’ONU s’intéressent également à l’activité en République démocratique du Congo de la société Agemira, enregistrée en Bulgarie, mais fondée en France.

Un statut bien pratique pour échapper aux règles sur le mercenariat. Ce qui permet de brouiller les pistes et d’échapper aux lois internationales sur les règles d’engagement, le respect des droits de l’Homme ou du droit humanitaire. De plus en plus d’Etat fragilisés se tournent vers ces sociétés militaires pour assurer leur sécurité et se rendent compte, par la suite, qu’ils n’ont aucun moyen d’empêcher les pillages et les exactions.

Diallo

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