Félix Tshisekedi sera investi ce jeudi 24 janvier, comme 5ème président de la «République démocratique du Congo » (« RDC ») ! Sous le regard impuissant de la Communauté internationale, notamment de l’Union africaine (UA) ! Elle n’a pu empêcher la Cour constitutionnelle de Kinshasa de valider les résultats provisoires des élections présidentielle, législatives et provinciales. La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et l’Afrique du Sud, malgré de nombreux doutes et irrégularités avérés, se sont précipitées en revanche pour féliciter Tshisekedi fils.
Un contre-pied à l’U.A qui a revu sa position pour prendre acte du fait accompli. Et, comme par effet de contagion, l’Union européenne (UE) emboîta le pas à l’organisation panafricaine. Un président de façade Mais si, globalement, la C.I. semble se résigner du fait qu’il y’aura au moins une nouvelle tête de l’exécutif dans ce grand pays d’Afrique subsaharienne, Félix Tshisekedi ne sera ni plus ni moins qu’un président de façade. Qui, faute de majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat, sera obligé de se contenter des seuls honneurs protocolaires dus à son rang.
Les FCC, la plateforme politique de la majorité sortante, avec ses 350 députés, a le privilège constitutionnel de choisir le futur Premier ministre dans ses rangs. Ce qui lui donnera aussi la latitude de former le gouvernement, dont les ministres viendront majoritairement de ses rangs. Avec à la clef les principaux portefeuilles régaliens comme la Défense et la Sécurité intérieure mais aussi l’Economie et les Finances. Quid de Joseph Kabila, le président sortant ? Avec son statut de président sortant, Kabila fils hérite constitutionnellement du poste de Sénateur à vie.
Il va donc siéger au nouveau Sénat. Or, la nouvelle configuration de cette chambre des représentants est majoritairement acquise à sa coalition. Ce qui signifie qu’il peut en devenir le président et se hisser comme deuxième personnalité de l’Etat congolais. A ce poste hautement stratégique, Kabila sera désormais l’homme qui assurerait l’intérim présidentiel en cas de vacances au pouvoir en «RDC ».
Peut-on alors admettre, avec le seul changement à la tête de l’Etat, que la « RDC » ait bien basculé dans l’alternance démocratique, alors que le pouvoir sortant continuera de détenir, à lui tout seul, tous les leviers? Quelle stratégie adoptera le véritable vainqueur sorti des urnes, Martin Fayulu ? Les réponses à ces interrogations ne vont certainement tarder à se faire connaître. « Seule une mobilisation de l’Eglise», pourrait inverser la tendance.
Par Gaoussou Madani Traoré
Le Challenger