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Affaire Sanogo : les Maliens dans la confusion……..IBK se cherche

IBK GENERAL SANOGO

La justice veut entendre le capitaine devenu général Amadou Haya Sanogo, chef de l’ex-junte par rapport à deux évènements tragiques : le contre-coup d’Etat du 30 avril au 1er mai 2012 et la mutinerie de Kati du 30 septembre 2013. L’intéressé refuse de répondre à la convocation de la justice et se prévaut d’un statut d’ancien chef d’Etat. Pendant que les Maliens attendent la réaction des autorités par rapport à ce bras de fer, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita fait le black-out. Entre le deal qui semble unir les deux hommes et la pression judiciaire, le chef est apparemment en train de se chercher.

Sanogo va-t-il répondre au mandat d’amener de la justice ? C’est la question que bon nombre de Maliens se posent vu la durée du bras de fer militaro-judiciaire entre le camp du général Sanogo et la justice du pays. Depuis un certain temps, la justice veut entendre le capitaine devenu général Amadou Haya Sanogo, chef de l’ex-junte, par rapport à deux évènements tragiques : le contre-coup d’Etat du 30 avril au 1er mai 2012 et la mutinerie de Kati du 30 septembre 2013.

L’intéressé refuse de répondre à la convocation et se prévaut d’un statut d’ancien chef d’Etat. Pendant que les Maliens attendent la réaction des autorités sur la question, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita fait le black-out.

Selon des sources concordantes, le dossier devrait être évoqué le jeudi dernier en conseil de ministres, qui a été présidé par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita.

A en croire les mêmes sources, le gouvernement à travers son porte-parole, Mahamane Baby, ne devrait plus tarder à livrer sa position par rapport à ce feuilleton judiciaire.

Mais grande a été notre surprise quand tout juste après le conseil de ministres, un membre du gouvernent nous a expliqué que finalement la question n’y a pas été abordée.

Le ministre en question dit qu’il n’y a pas de communication sur le dossier au niveau du gouvernement et que lui-même s’informe par voie de presse.

C’est dire que d’abord un problème de communication se pose au niveau du gouvernement et ensuite IBK et son Premier ministre, Oumar Tatam Ly ont décidé d’abandonner les Maliens dans les supputations en ce qui concerne le cas Sanogo.

Dans un communiqué à nous envoyé le mercredi, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) dit être profondément indigné devant le refus du capitaine (au lieu du général) Sanogo de répondre aux convocations du juge d’instruction chargé de l’enquête sur les disparitions forcées et les exécutions sommaires perpétrées à Kati en mai 2012 et en octobre 2013.

Le FDR dit avoir constaté que depuis plusieurs semaines, le capitaine Sanogo multiplie les manœuvres dilatoires pour ne pas s’expliquer sur les graves crimes commis à Kati du temps où il y régnait en maître absolu. Un jour, il est malade, un autre jour, il est soi-disant un ancien chef d’Etat !

Le FDR est choqué par la complaisance que manifeste le gouvernement à l’égard du capitaine Sanogo qui donne l’impression d’être intouchable. « Il nargue la justice depuis la mi-octobre en toute impunité alors qu’il doit s’expliquer sur la disparition et la mort de plusieurs dizaines de pères de familles dont les épouses et les enfants attendent que justice leur soit rendue », a écrit le porte-parole du FDR Amadou Koïta dans ledit communiqué.

Comme on peut le voir, les Maliens, confortés par certaines indiscrétions venant du camp Sanogo, soupçonnent un deal entre le patron de l’ex-junte et le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita. On sait la relation douteuse que le président IBK a entretenue avec la junte en son temps. On sait aussi que le général Sanogo et ses hommes de mains tels que le ministre de l’Equipement et des Transports, Abdoulaye Koumaré, ont battu campagne dans les casernes en faveur d’IBK lors de la présidentielle passée. Dans de telles conditions, difficile pour le prince du jour de faire table rase du passé au profit de la famille judicaire. Surtout que ce n’est pas le seul passé qui compromet le président de la République concernant cette affaire car, selon beaucoup de Maliens, il sera inconcevable de la part du président IBK de s’acharner aujourd’hui sur son général bienfaiteur par rapport aux tueries et disparitions qui ont suivi les deux évènements alors que lui-même vient de dispenser de toute justice une cinquantaine de criminels du MNLA qui ont tué des centaines de soldats maliens à Aguel un certain 24 janvier 2012 puis à Tessalit.

Des Maliens disent que les crimes commis par les rebelles (libérés et aux mandats d’arrêt levés) sont pires que ceux commis par l’ex-capitaine devenu général, Amadou Haya Sanogo et ne comprennent pas cette justice à deux vitesses qu’on veut instaurer au Mali. C’est dire que la position d’IBK est aujourd’hui délicate parce que le chef de l’Etat est tellement compromis qu’il parait disqualifié pour trancher le débat. D’où ce black-out total qu’on observe en ce moment de la part du gouvernement.

Rappel des faits

Dans les jours qui ont suivi le contre-coup d’Etat, plusieurs bérets rouges ont été tués alors qu’une vingtaine est toujours portée disparue. Quant à la mutinerie du 30 septembre 2013, ce sont plusieurs corps de militaires qui ont été découverts alors que certains comme le colonel Youssouf Traoré sont toujours introuvables. Des doigts accusateurs sont pointés sur les hommes du général Sanogo. C’est pourquoi la justice veut savoir sa version des faits.

Il n’est d’ailleurs pas le seul puisque le mandat d’amener a été émis par le juge d’instruction de la Commune III, Yaya Karembé, contre le général Sanogo et 16 autres militaires soupçonnés d’avoir joué un rôle décisif dans les tueries qui ont suivi ces deux évènements. Apparemment tous les autres ont été entendus sauf le général Sanogo qui refuse toujours de se présenter devant la justice, se prévalant d’un statut d’ancien chef d’Etat qui lui serait accordé par les autorités de la transition et les médiateurs de la Cédéao un certain 20 mai 2012.

 

 

 

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