Dans un geste empreint d’humilité et de responsabilité, le président de la Maison de la Presse du Mali, Bandiougou Danté, a présenté des excuses officielles à la population burkinabè. Cette démarche intervient après la diffusion de propos jugés offensants sur Joliba TV, suscitant une vague d’indignation et de critiques au Burkina Faso.
Dans une déclaration jugée de « solennelle » tenue à la Maison de la Presse du Mali, Bandiougou Danté a exprimé son regret au nom des journalistes maliens, insistant sur l’importance de maintenir des relations fraternelles entre les deux peuples. « Sans contrainte, en toute liberté, en toute indépendance, en toute responsabilité et devant l’histoire, je présente au nom de la Maison de la Presse du Mali nos excuses aux autorités du Burkina Faso et à une partie de l’opinion burkinabé qui se seraient senties offusquées pour des propos tenus sur Joliba TV news et largement partagés sur les réseaux sociaux ».
Avec cette sortie jugée de sage, M. Danté, reconnait que certains propos diffusés sur Joliba TV ont pu heurter la sensibilité de burkinabè.
Il faut rappeler que l’incident, survenu après la diffusion d’une émission controversée, a ravivé les débats sur l’éthique et la responsabilité des médias dans un contexte sous-régional marqué par des défis sécuritaires et sociaux communs. Joliba TV, média influent, a été critiqué pour avoir relayé des propos de Issa Kaou Djim, un ancien allié des militaires et ancien membre du CNT perçus comme offensants envers le « Burkina Faso », un pays voisin.
Le CSC du Burkina avait exprimé son mécontentement auprès de la HAC et a finit par porté plainte contre Joliba TV.
Cette plainte a fallu à Joliba TV de se voir retiré sa licence par la HAC. Une décision jugée trop disproportionné par la Maison de la Presse et des organisations de défense de la liberté de la presse et d’opinion. La suite nous la connaissons, la faitière des journalistes s’est réunie en urgence pour engager une Médiation doublée d’une menace de diffusion de l’élément incriminé dans toute la presse malienne si jamais la HAC ne revenait pas sur sa décision.
B Danté a également plaidé pour une formation continue des professionnels des médias afin de prévenir de tels incidents à l’avenir.
Une occasion de renforcer la fraternité entre les peuples
Cet acte d’excuses publiques marque une étape importante dans l’apaisement des tensions. De nombreux observateurs voient en cette démarche un signe de maturité et de responsabilité de la presse malienne. « Le rôle des médias est de rapprocher les peuples, pas de les diviser. Cet épisode doit nous rappeler notre devoir de promouvoir la cohésion et la compréhension mutuelle », a laché un confrère.
En dépit de cet incident regrettable, les relations entre le Mali et le Burkina Faso restent solides, portées par un héritage commun de lutte pour l’indépendance et le développement. Cet événement pourrait servir de catalyseur pour un dialogue plus approfondi sur le rôle des médias dans la construction d’une sous-région ouest-africaine unie et résiliente.
Mohamed Keita
Source : Arc en Ciel