L’enquête sur les exactions de l’ancien président tchadien Hissène Habré se poursuit avec l’arrivée lundi à N’Djamena de la chambre africaine extraordinaire d’instruction, selon un communiqué.
« Cette mission permettra de poursuivre les auditions des victimes et des témoins, l’exploitation des archives de la DDS (Direction de la documentation et de la sécurité, police politique, ndlr), et la visite des sites supposés abriter des charniers » dans le cadre de l’instruction sur l’ex-chef d’Etat, réfugié depuis 1990 à Dakar où il devrait être jugé notamment pour crimes de guerre, indique le communiqué de la chambre.
« Pour les besoins de l’enquête, des experts anthropologues légistes ont été sollicités. Leur travail consistera, entre autres, à vérifier l’existence de charniers », ajoute le document, précisant que la mission se déroulera jusqu’au 22 décembre.
Agé de 71 ans, Hissène Habré a dirigé le Tchad de 1982 à 1990. Il a été inculpé de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et tortures commis au cours de ses huit ans au pouvoir avant d’être renversé en 1990 par l’actuel président Idriss Deby Itno. Depuis sa chute, il vit en exil au Sénégal.
Dakar et l’Union africaine (UA) ont signé en décembre 2012 un accord pour la création au Sénégal d’un tribunal spécial en vue de le juger. En mai 2013, le Tchad et le Sénégal ont signé un accord devant permettre aux juges du tribunal spécial chargés de son procès de mener des enquêtes au Tchad.
La chambre extraordinaire a été créée en février 2013 au sein des juridictions sénégalaises pour poursuivre « Le ou les principaux responsables » des crimes internationaux commis au Tchad entre 1982 et 1990.
L’ex-président Habré a été arrêté le 30 juin à Dakar puis inculpé le 2 juillet par le tribunal spécial et placé en détention préventive. Il a été transféré récemment à la maison d’arrêt du Cap Manuel réhabilitée à Dakar.