L’ancienne cheffe des Services des hydrocarbures de la société Energie du Mali est-elle victime d’une erreur judiciaire ? Tout porte à le croire si on sait que depuis quelques temps, elle est incarcérée à la prison pour femmes de Bollé pour atteinte aux biens publics et délit de favoritisme.
Une accusation qui fait sourire beaucoup de Maliens qui la connaissent comme un cadre compétent sérieux dans le travail et surtout honnête.
Dans le service où elle travaille c’est-à-dire EDM-SA, elle vient dans l’ordre protocolaire en 8ème position loin donc derrière le directeur général, son chef hiérarchique, le directeur des approvisionnements qui lui donne directement des ordres par rapport à la marche de son département n’a jamais été inquiété. Pourquoi vouloir la tenir responsable de la bonne exécution des décisions reçues. Son tort, c’est d’avoir évité aux villes, villages et autres contrées du Mali des délestages au moment où son entreprise traversait la pire difficulté financière de son existence, où son pays sombrait dans le chaos généralisé avec son lot d’insécurité, de coup d’Etat et autres insurrections.
Comment trouver alors du carburant pour faire fonctionner les centrales ?
Etant en cessation de paiement, la société EDM-SA pouvait-elle se permettre de l’extension de son réseau d’électricité qui nécessite de grosses dépenses d’investissement, notamment l’acquisition des groupes pour le fonctionnement des centrales, l’achat d’énergie avec les producteurs indépendants et des sociétés d’électricités étrangères, la construction et l’exploitation des barrages hydro-électriques autant de contraintes qui ont poussé les responsables de l’EDM-SA en son temps d’opter pour les achats de spots.
Une décision qu’elle a correctement appliquée. D’ailleurs, elle a collaboré efficacement avec les enquêteurs en apportant toutes les preuves. Malgré tout cela, elle a été jetée en prison la faisant passer pour une bandite à col blanc. Mais à y voir de près, c’est une provocation de l’Untm qui est engagée dans un bras de fer avec le Cnpm, le gouvernement et même les services des douanes pour le renouvellement du Programme de vérification des importations (PVI). Un programme qui vaut 45 milliards de FCFA et qui risque de leur échapper à cause de la rigidité du négociateur de l’Untm, le secrétaire chargé des questions économiques, Ousmane Traoré. Ce dernier n’est autre que l’époux de la dame Mafily Koné de l’EDM-SA. Y-a-t-il une relation de cause à effet entre ces deux faits ? La question reste pendante. Toujours est-il que pour le moment il y a plus urgent à gérer. En effet, incarcérée à la Maison d’Arrêt pour femmes de Bollé, Mme Traoré Mafily Koné est gravement malade. Elle est sous traitement à vie pour des problèmes au niveau de ses deux reins. Rien ne l’empêche de bénéficier des mesures de liberté provisoire si on sait que premièrement elle bénéficie de la présomption d’innocence et que deuxièmement, elle a toutes les garanties de représentativité pour répondre à toutes les convocations de la justice de son pays.
Sa détention est devenue un cas social, une question humanitaire sur laquelle les associations de défense des droits humains doivent méditer.
Birama FALL
Le Prétoire